Les violences infligées aux femmes en RDC font obstacle au développement de ce pays, a indiqué dimanche 24 novembre la ministre du Genre, famille et enfant, Geneviève Inagosi, en marge de la journée internationale pour l’élimination de la violence faite à la femme célébrée ce lundi. Le thème retenu cette année est : «De la paix à la maison à la paix dans le monde, défions le militarisme et finissons-en avec les violences faites aux femmes». Selon Mme Inagosi, le gouvernement est engagé dans la mise en place d’une stratégie pour lutter contre ces violences. Mais pour les experts, le combat pour la promotion de la femme va au-delà des seules violences sexuelles.
Selon la ministre du Genre, famille et enfant, la journée internationale pour l’élimination de la violence faite à la femme est célébrée cette année dans un contexte marqué par la victoire de l’armée contre les rebelles du M23, responsables de plusieurs cas de violences contre les femmes dans l’Est du pays.
«Le chef de l’Etat a renouvelé son engagement pour la promotion de la femme et annoncé la nomination bientôt de son représentant personnel pour les questions des violences sexuelles et de l’enrôlement des enfants au sein des groupes armés. Nous avons beaucoup évolué», a-t-elle affirmé.
Geneviène Inagosi reconnait toutefois que les chiffres en rapport avec ces violences restent alarmants.
«Au vu des statistiques, nous avons encore du chemin à parcourir. Je pense qu’ensemble, la communauté doit travailler pour sensibiliser davantage. Faire une violence contre une femme, c’est un obstacle au développement de notre pays», a-t-elle insisté.
« Au-delà des violences sexuelles »
Tout en reconnaissant les efforts diplomatique, politique et législatif consentis par les autorités pour mettre fin aux violences sexuelles, Georgette Biebie, Experte en Genre et membre de plusieurs associations féminines estime qu’il faut aller au-delà de cette seule catégorie.
«Nous avons les violences domestiques ou conjugales. Les femmes qui sont battues, mais aussi surchargées. Cette femme qui doit travailler, s’occuper de son mari, ses enfants, faire presque tout à la maison.C’est aussi une violence faite contre la femme, parce que nous pensons que ce travail doit être organisé entre tous les membres de la famille», a-t-elle avancé.
Georgette Biebie parle aussi de violences institutionnelles et morales.
«Par exemple la non mise en application d’une loi favorable à la promotion des femmes. Il existe des violences morales, psychologiques, qu’on retrouve souvent au niveau des églises. Alors qu’elle est très impliquée, on retrouve souvent la femme en train de balayer l’église. Mais là où on prend des décisions, on ne la retrouve pas», a-t-elle déploré.
Pour elle, la femme congolaise doit militer pour que toutes les lois et les décisions prises en sa faveur soient effectivement appliques.
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