Trois jours après la reprise des pourparlers entre Kinshasa et la rébellion du M23, François Muamba, négociateur du gouvernement congolais et coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba, a déclaré vendredi 13 septembre qu’aucune avancée n’a encore été enregistrée. Les chefs d’Etat des Grands Lacs, qui avaient exigé la reprise de ces pourparlers, au point mort pendant plusieurs mois, avaient donné quatorze jours aux deux parties pour conclure ces négociations débutées le 9 décembre 2012.
François Muamba a expliqué que la médiation n’avait pas encore présenté de «véritable document de travail qui puisse permettre aux uns et aux autres de se prononcer».
Depuis la reprise de ces pourparlers, les deux parties ne se sont pas encore réunies autour d’une table. La médiation fait la navette entre les délégations.
«Depuis jeudi, le médiateur a tenu des consultations séparées avec les délégations pour construire un consensus », a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère ougandais de la Défense, Paddy Ankunda.
Mais à l’en croire, « des progrès ont été faits ». Il a dit espérer que la semaine prochaine les deux parties et le médiateur publieraient un communiqué commun sur ce qui aurait progressé.
De son côté, François Muamba a accusé également les rebelles du M23 de ne pas respecter l’une des décisions des chefs d’Etat des Grands Lacs, qui leur avaient demandé de cesser «toute activité militaire» sur le terrain.
Lors de leur dernier sommet à Kampala le jeudi 5 septembre, les chefs d’Etat de la sous-région ont demandé au M23 et au gouvernement congolais de reprendre les pourparlers de Kampala. Cet appel est intervenu après une série des victoires des FARDC, soutenues par la Monusco, sur les rebelles du M23 au Nord-Kivu où ils s’affrontent depuis mai 2012.
Après l’appel de la CIRGL, le M23 s’était dit prêt à désarmer, mais la rébellion a posé deux conditions: la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et le retour des réfugiés congolais tutsis.
Le M23 a été créé en mai 2012 au Nord-Kivu. Il a été formé des soldats mutins des FARDC issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), revendiquant l’application de l’accord de paix signé en 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais. Cet accord prévoyait l’intégration des cadres de cette rébellion dans les institutions de la République et le rapatriement des réfugiés.
Mais après avoir occupé la ville de Goma pendant une dizaine de jours en novembre 2012, ces rebelles ont élargi leurs revendications à des questions politiques relatives à la bonne gouvernance et à la démocratie. Le M23 s’était finalement retiré de la ville après avoir obtenu le début des négociations avec le gouvernement congolais.
Kinshasa n’a jamais voulu répondre aux revendications politiques du M23 et a toujours demandé à cette rébellion de s’auto-dissoudre. Ce qui a bloqué les pourparlers de Kampala pendant de longs mois.
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