L’avocat de douze défenseurs des droits de l’homme condamnés vendredi 12 avril à 20 ans de prison par le Tribunal de grande instance (Tgi) de Bandundu-ville accuse les juges de n’avoir pas entendu ses clients, évoquant « un déni de justice ». Ces douze personnes, membres de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu, ont été déclarées coupables de rébellion, incitation à la haine tribale, tentative d’évasion et association de malfaiteurs. Elles avaient été arrêtées par la police le 26 mars dernier alors qu’elles demandaient aux autres membres de leur association de participer à une marche contre le gouverneur Jean Kamisendu.
« Ce jugement a été rendu au pénal sans que les prévenus n’aient été entendus. La loi exige au juge, avant de clore tout débat en matière pénale, de donner la parole aux prévenus et d’avoir leurs points de vue », a expliqué Me Papy Niango.
« Faute pour le tribunal d’avoir offert aux prévenus l’occasion de plaider leur cause et de dire leurs derniers mots, a poursuivi l’avocat, c’est un jugement qui a été rendu par défaut comme si les prévenus étaient absents », a-t-il ajouté.
Pour Me Papy Niango, ce jugement offre aux condamnés la possibilité de faire appel ou opposition.
« Mais surtout ce jugement offre au Procureur général de la République l’occasion d’amener les juges qui ont statué dans cette cause en prise en partie pour déni de justice flagrant », a-t-il conclu.
De leur côté, l’Asadho et la Voix des Sans des Voix, deux ONG de défense des droits de l’homme, désapprouvent le jugement rendu par le Tribunal de grande instance de Bandundu-ville. Elles se disent solidaires avec leurs collègues et recommandent notamment à la Cour suprême de justice de diligenter une enquête sur « le comportement » des juges qui ont tranché cette affaire.
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