Sud-Kivu: les FARDC rançonnent la population dans certains territoires, selon la société civile

Une vue aérienne de la ville de Bukavu. Photo PhilKin

La société civile du Sud-Kivu accuse des militaires de rançonner, depuis quelques semaines, la population civile notamment dans les territoires de Kabare et de Mwenga. Ces hommes en uniforme obligent les passants à payer entre 200 et 500 francs congolais, (0,2 et 0,5 dollar américain) à chaque barrière érigée alors que la majorité de la population est pauvre.

«Il y a 33 barrières sur l’étendue de notre territoire. A chaque barrière, les piétons payent 200 et les motards 500 FC. Et quand ce dernier franchit quatre barrières et fait des allers et retours, il débourse beaucoup d’argent», regrette David Bashizi, président de la société civile de Kabare.

L’administrateur du territoire de Mwenga, Désiré Masumbuko, indique que les barrières étaient érigées dans sa juridiction pour assurer la sécurité de la population. Mais elles ont été détournées de cet objectif.

«Les militaires sont là pour assurer la sécurité et ils n’ont donc pas le droit de percevoir quoi que ce soit. Les habitants qui me suivent doivent savoir que là, ce ne sont pas de postes de perception, ils ne doivent rien donner», rappelle-t-il.

Des sources proches de la 10e région militaire et certaines autorités territoriales disent avoir été informées de la situation et affirment avoir envoyé une mission de vérification qui n’avait rien trouvé.

L’autorité militaire provinciale demande à la population du Sud-Kivu d’indiquer avec exactitude les lieux où sont érigées ces barrières pour les supprimer et sanctionner les coupables.

En juin dernier, les habitants de Bunyakiri avaient également dénoncé les tracasseries militaires sur les routes de Kalenge et Bunyakiri, deux groupements du territoire de Kalehe, au Sud Kivu.

Ils accusaient des militaires d’avoir érigé des barrières sur ces routes où chaque passant était sommé de payer 500 Francs congolais ou de remettre une quantité de vivres à la barrière.

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