Le président Joseph Kabila, commandant suprême des Forces armées de la RDC, a suspendu jeudi 22 novembre le général major Gabriel Amisi Kumba de ses fonctions de chef des forces terrestres de l’armée congolaise pour raison d’enquête. Ce dernier est accusé dans un rapport d’experts de l’Onu, publié mercredi 21 novembre, de vendre des armes aux groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo.
La décision de Joseph Kabila a été rendue publique dans un communiqué du cabinet du président de la République démocratique du Congo lu à la télévision publique par le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende qui affichait un air grave.
Citant le rapport des experts de l’ONU, le ministre congolais a affirmé que «les FARDC continuent d’être la proie de réseaux criminels qui permettent aux officiers supérieurs de s’enrichir par l’emprise sur les ressources naturelles et la contrebande notamment par le trafic d’ivoire mené par des groupes armés». Selon lui, d’autres officiers qu’il n’a pas cités sont impliqués dans ce trafic.
«Le Général Gabriel Amisi supervise un réseau de distribution de munitions de chasse pour les braconniers et les groupes armés, y compris Raïa Mutomboki», une milice locale accusée d’atrocités, indique le rapport dont une copie est parvenue à Reuters.
Lambert Mende a rappelé que le groupe Raïa Mutomboki est responsable avec les forces négatives des FDLR de la mort de 260 civils en novembre au Nord-Kivu.
Le rapport indique également que le général Amisi dit Tango Four a ordonné que 300 fusils d’assaut AK 47 soient donnés à un autre groupe armé opérant dans l’est du Congo, connu sous le nom de Nyatura, une autre milice locale responsable de nombreuses exactions.
Cependant, la rébellion du M23 qui occupe la ville de Goma ne figure pas parmi les bandes armées citées dans le rapport de l’Onu comme recevant des armes à travers le réseau [du général Amisi], précise Reuters.
Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est tombée entre les mains des rebelles du M 23 mardi 20 novembre en fin de matinée. Les rebelles ont poursuivi leur progression, jeudi, à Sake (27 km à l’Ouest de Goma) annonçant leur intention de renverser le pouvoir du président Kabila qu’ils accusent d’avoir triché à la présidentielle de novembre 2011.
Créé en mai denier, le M23 revendique l’application de l’accord de paix signé en mars 2009 entre l’ex-rébellion du CNDP dont leurs chefs sont issus et le gouvernement congolais.
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