A la tribune du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa, le secrétaire général de cette organisation a entamé son discours en paraphrasant Patrice Emery Lumumba, le leader de l’indépendance de la RDC. « L’Afrique écrira sa propre histoire, et elle sera au nord et au sud du Sahara. Une histoire de gloire et de dignité. Cette prophétie de Patrice Lumumba, inscrite dans la dernière lettre qu’il adressa à son épouse peu avant de disparaitre, la Francophonie l’a résolument faite sienne, dès les origines. Parce que son destin nait en terre africaine », a déclaré Abdou Diouf.
Selon l’ancien président sénégalais, cette « prophétie » de Lumumba est en court de réalisation. Car, estime t-il, par la tenue du 14e sommet de la francophonie à Kinshasa, l’Afrique écrit d’ores et déjà son histoire et partant, contribue de manière importante à l’histoire de l’humanité malgré les difficultés qu’elle connait jusque là.
Concernant la rébellion qui sévit dans l’est de la RDC depuis le mois de mai dernier Abdou Diouf a dit « à ces femmes, à ces enfants qui continuent d’être victimes des exactions les plus barbares dans l’Est du pays que nous ne les oublierons pas ».
Il a invité ses pairs à plus d’actions concrètes en vue de trouver des solutions durables à la situation qui prévaut dans cette partie du pays.
« Puissiez-vous, dans ce grand pays, si fécond en ressources, en forces vives, en talents. Dans ce grand pays qui a tant offert à l’art nègre et à l’esthétique universelle à travers le rythme, la couleur, la création littéraire, la statuaire ; dans ce grand pays qui incarne dans le même temps, les drames, les souffrances, les luttes passées et présentes des peuples d’Afrique, poser sincèrement le problème et esquisser des amorces de solution », a lancé Abdou Diouf aux chefs d’Etats et des gouvernements du monde francophone.
Il a déploré la politique discriminatoire qui place des intérêts économiques au dessus des vies humaines qui périssent dans la région des Grands Lacs africains.
« En laissant perdurer une politique du deux poids-deux mesures, deux poids-deux discours, en dénonçant chez certains les manquements que l’on s’abstient de dénoncer chez d’autres au nom d’intérêts commerciaux ou stratégiques, en décidant au nom de ces mêmes intérêts que tous les conflits si meurtriers soient-ils ne méritent pas que s’exerce notre responsabilité de protéger, ce sont les valeurs universelles que nous mettons en danger, tout en donnant argument à ceux qui réfutent l’universalité des droits de l’homme », a-t-il dénoncé
Abdou Diouf a invité les Etats francophones à plus d’efforts, en vue de resserrer les liens entre membres de l’organisation. Il a plaidé pour un renforcement des capacités de l’Etat et une régulation de l’économie mondiale.
Selon lui, ceci permettra de réduire les inégalités et la pauvreté parmi les peuples et permettra la croissance de la politique de l’emploi dans le monde francophone. Pour Abdou Diouf, plusieurs facteurs dont, l’absence d’éthique et de régulation de l’économie mondiale, la non adoption des mesures urgentes et innovantes qui s’imposent en matière de développent durable et de préservation des biens communs de l’humanité, entraînent des fléaux de tout genre et creusent davantage les inégalités et les injustices parmi les peuples.
« C’est aussi le rôle et la stabilité de l’Etat, la vitalité de la démocratie, que nous mettons en danger. En même temps que la stabilité et l’avenir de la planète », a t-il déploré.
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