Dix ans après sa promulgation, les ONG de défense de l’environnement réclament l’application du code forestier qui, selon eux, ne contribue pas encore au développement social et économique de la RDC. Le Réseau ressources naturelles, qui regroupe ces ONG, a organisé ce mercredi 29 août à Kinshasa une journée de réflexion sur l’application de ce Code. Il a adressé une pétition au Premier ministre Matata Ponyo.
Pour le chargé de projet au Fonds mondial pour la nature, Jean-Marie Bolika, la promulgation de ce code et des textes réglementaires dans ce secteur constitue une grande avancée.
« Il y a eu la production de textes réglementaires qui régissent le secteur forestier aujourd’hui. Beaucoup de textes ont été promulgués, environ trente-sept. Ça veut dire que le gouvernement connaît la situation de ce secteur », note-t-il.
Mais, ajoute-t-il, « les inquiétudes demeurent au niveau de l’application de ces textes ».
Jean-Marie Bolika se plaint notamment de l’exploitation artisanale de bois pratiquée par certaines entreprises.
« La production artisanale n’est pas interdite mais elle est réservée à la consommation locale. Elle ne peut pas servir à l’exportation. Mais certaines entreprises détiennent des permis de coupe artisanale et coupent même des essences interdites. Alors que seules les personnes physiques peuvent détenir ce type de permis », explique-t-il.
La même source soutient que plusieurs industriels recourent à la production artisanale pour se soustraire des exigences du code forestier qui oblige notamment les industriels à signer les clauses sociales du cahier de charge avec les communautés locales.
« Si la loi était respectée, on allait encadrer les industriels du bois qui seraient obligés à faire l’aménagement forestier, à construire des infrastructures scolaires et hospitalières et à accorder des facilités de transport aux populations », indique Jean-Marie Bolika.
Par ailleurs, il se demande si les taxes sur le reboisement prévu par le code forestier sont perçues. « Si elles sont perçues, quelle est leur destination ? », s’interroge-t-il.
« Le code est là. Les textes réglementaires sont là. Mais l’application ne suit pas », conclut-il, affirmant que la faiblesse du contrôle forestier ne permet pas à l’Etat de traquer ceux qui violent la réglementation.
Trafic illégal de bois en Ituri
Le ministre provincial de l’Environnement de la Province Orientale, Faustin Lokinda a déclaré, mardi 28 août à Mambasa, que des cargaisons des bois sont frauduleusement exportées en Ouganda via le Nord-Kivu.
Il a accusé des militaires congolais basés au Nord-Kivu de favoriser cette fraude.
« Les FARDC accompagnent les exploitant artisanaux et font passer les cargaisons de bois au niveau des barrières en intimidant les gardes », a-t-il affirmé, promettant d’installer des parcs à bois pour contrôler ce trafic.
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