Après l’attaque des miliciens Raïa Mutomboki qui a coûté la vie à une dizaine de personnes, dimanche dernier, dans la localité de Ngungu, les habitants de cette localité du territoire de Masisi dénoncent la passivité des Forces armées de la RDC qui disposent de trois positions dans cette contrée dans un rayon de 20 kilomètres.
A Marangara, les Raïa Mutomboki avaient tué deux personnes et incendié cinq maisons, avant d’emporter près de trois cents vaches qu’ils auraient abandonnées à Remeka, à environ 30 km de Ngungu. Auparavant, ils s’étaient affrontés la même nuit avec la milice Nyatura. Des combats qui avaient fait une dizaine de morts.
Les habitants de Ngungu demandent la relève de l’unité des FARDC venue de l’Ituri et déployée dans leur localité, les accusant de passivité face aux affrontements entre milices opposées.
«Nous ne collaborerons plus avec les militaires qui sont déployés ici. Nous sollicitons l’intervention d’autres militaires qui vont nous sécuriser. Nous ne sommes pas sûrs de ceux qui sont ici. Ils ne font rien. S’ils nous sécurisaient, les Raïa n’auraient pas pu emporter nos vaches », affirme un éleveur.
Le commandant des opérations au Nord-Kivu, le colonel Innocent Gahizi, qui s’est rendu personnellement sur place à Ngungu, parle de manipulation et d’infiltration parmi les populations civiles, sans d’autres précisions. Il promet de « déployer dans un bref délai » des troupes pour renforcer la sécurité des populations et de leurs biens dans ce secteur.
Dimanche, deux personnes avaient été tuées lors des échauffourées qui ont opposé les habitants de Ngungu à l’armée et à la Police nationale congolaise (PNC). Ces habitants avaient manifesté contre les forces de l’ordre qui n’étaient pas intervenues lorsque les milices Raïa Mutomboki [NDLR : La population qui se révolte (en swahili)] et Nyatura s’affrontaient dans leur cité.
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