L’absence de justice civile dans le territoire d’Ango, dans la Province Orientale, serait à la base de diverses exactions commises par la police nationale congolaise sur place, depuis près de vingt ans. La police s’est transformée en instance de justice à Ango, selon les dires de la société civile locale qui l’a dénoncé lors d’une mission mixte gouvernement provincial- Monusco à Ango.
Dans ce territoire de la Province Orientale, la police règle seule les questions judiciaires qui se posent. Toutes les infractions mineures comme majeures notamment les disputes familiales, l’absence des cartes d’électeurs, les injures, les cas de coups et blessures ainsi que les viols sont sanctionnées par des amendes transactionnelles qui varient entre cent mille et deux cents mille francs congolais, affirme la société civile.
La société civile ajoute que les détenus restent au cachot pendant plus de trois semaines et parfois jusqu’à ce que l’amende soit payée.
La plupart de détenus sont soumis à des corvées. Certains construisent des cases pour les autorités policières locales, d’autres sont utilisés dans des travaux de champs et de ménages, pendant que leurs familles cherchent les amendes à payer, à en croire la société civile d’Ango.
Le commissaire provincial principal adjoint chargé de l’appui et de gestion au sein de la police nationale congolaise, Kanol Kamana, n’a pas démenti les propos de la société civile locale.
Il attribue cette situation à l’absence d’un tribunal de paix et de parquet de grande instance dans ce territoire. Kanol Kamana a indiqué qu’un dossier pour implanter un parquet à Ango, est en cours de traitement à Kinshasa.
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