Près de trois mille étudiants finalistes de l’Université de Kinshasa (Unikin) se sont conférés des grades académiques, samedi 25 février, malgré le refus de l’autorité académique. Ces étudiants finalistes ont recouru à tous les moyens pour faire prévaloir ce qu’ils estimaient être leurs droits.
Dans l’avant-midi, des policiers stationnés à différentes barrières ont empêché l’accès au campus universitaire de Kinshasa aux étudiants et à leurs familles.
Selon des sources, ces étudiants finalistes ont dû contacter, par téléphone, le ministre de la Justice et Droits humains, Luzolo Bambi Lessa, qui aurait parlé à son collègue de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Léonard Mashako Mamba, avant d’obtenir la permission d’accéder au site de l’Unikin.
Vers 12 heures, les réjouissances et les séances photos ont été interrompues par l’intrusion des délinquants, appelés communément “Kuluna”. Certains étudiants ont affirmé avoir été menacés sans être blessés.
Pour sa part, le coordonnateur des étudiants, Blaise Matoko, a dénoncé le comportement de ses collègues: «vous savez que nous sommes la jeunesse. C’est nous qui sommes l’avenir de demain. Nous devons respecter les textes.»
Pour le recteur de l’Université de Kinshasa, le professeur Labana, cette “auto-collation” est une violation des règlements régissant l’enseignement supérieur et universitaire de la RDC qui n’autorise la cérémonie de collation des grades qu’aux étudiants ayant réussi en première session.
«Aujourd’hui, nous pouvons décider que tous ceux qui ont causé ce désordre n’aient pas de diplômes. Nous pouvons les renvoyer aussi», ajoute-t-il.
Le professeur Labana justifie la mesure interdisant la collation en deuxième session par le souci de remettre l’université de Kinshasa dans les normes édictées par le gouvernement de la République.
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