Elèves d'une classe (archives) ©2.bp.blogspot.com
Des bleu blanc ont été aperçus ce lundi matin dans plusieurs rues de Kinshasa. Signe que la rentrée scolaire 2010-2011 a été effective, surtout au centre-ville. Mais, cela n’a pas été le cas dans tous les coins de la capitale et même du pays.
Salles de classes propres et bien aérées, des bancs et pupitres aménagés, des élèves bien parés, la rentrée scolaire a eu lieu comme prévu dans bon nombre d’établissements à Kinshasa.
Cependant, dans la périphérie de la capitale, c’était une tout autre atmosphère.
Dans plusieurs écoles, aucun élève n’a été visible.
Cas de l’EP 5 et 6 de l’Institut technique Laurent-Désiré Kabila, à Lemba.
«Chez-nous, la rentrée n’était ni apaisée ni effective. J’étais ici à 7h, je n’ai vu aucun blanc bleu dans tout le complexe,» explique un enseignant.
Dans ces écoles, cette première journée était plutôt aux travaux de nettoyage.
Au moins quatre classes manquent des toitures.
Le directeur a une idée pour contourner la situation:«S’il pleut, on fait la fusion. S’il y a deux classes, peut-être deux 2e, on met les deux classes ensemble.»
A Kisenso, aucun élève non plus n’a été vu dans la plupart des écoles.
Au Complexe scolaire «Les petits génies», ils étaient plutôt en plein démenagement.
Dans certains établissements, on n’a pas assez de bancs et pour s’asseoir, certains élèves se servent des pierres.
A Binza Ozone, au quartier Munganga, à l’EP Lukunga, aucun élève n’était non plus visible ce lundi.
Les salles de classes ont des toitures dépourvues des tôles, d’autres n’ont que quelques bancs.
Aucun aménagement n’est en vue.
Et dans les provinces…
Au Sud-Kivu, la rentrée des classes a aussi officiellement eu lieu.
Mais elle est incertaine pour les enfants de plus de 38.000 déplacés qui se trouvent à Shabunda centre, ainsi que dans trois autres campements dans le territoire de Shabunda.
Le chargé de l’enseignement dans cette région propose que certains élèves soient inscrits dans les écoles du chef- lieu du territoire, en attendant des solutions durables.
Au Kasai Occidental, la rentrée a été aussi effective dans la plupart des cités, sauf à Tshikapa où on a observé deux tendances.
D’un coté, la Confédération syndicale du Congo qui a appelé les enseignants à boycotter les cours jusqu’à ce que leurs revendications trouvent des réponses auprès du gouvernement.
De l’autre, les responsables des écoles conventionnées catholiques qui ont, eux, demandé à leur personnel de reprendre les activités.
Au Kasaï-oriental voisin, il a été difficile aux élèves de Lusambo, territoire situé à 215 kilomètres au nord de Mbuji-Mayi de reprendre les cours ce lundi.
Ils ont peur de traverser la rivière Sankuru pour se rendre dans les écoles de la cité.
Une peur due à la présence des crocodiles qui sèment la terreur dans cette rivière depuis quelques temps.
Le weekend dernier, un enfant a été happé par un de ces reptiles, augmentant la panique au sein de la population.
Au Maniema, les enseignants qui projetaient le boycott sont apaisés, leurs revendications ayant trouvé satisfaction.
En effet, selon le gouverneur de province, l’enveloppe salariale de ces enseignants pour le mois d’août est, depuis la semaine logée à la banque centrale, et la paie a commencé ce lundi.
