La communauté havu des territoires de Kalehe et Idjwi se considère avoir été victime de discrimination dans la nomination des membres du gouvernement provincial du Sud-Kivu. Quinze notables de cette communauté l’ont fait savoir dans une correspondance datée du 25 août dernier. Tout en promettant une solution à cette revendication, l’autorité provinciale affirme pour sa part être plus préoccupée par la compétence que par les appartenances tribales et claniques.
Selon le président de la mutuelle des havu de Kalehe et Idjwi, en dehors du ministre provincial en charge de l’éducation, aucun autre membre de cette communauté ne fait partie de l’exécutif, même au niveau des cabinets ministériels.
Il s’agit, estime le révérend Mgadju Barhalwira Bantuzeko, d’une «exclusion flagrante» dont les havu seraient victimes, et donc, d’une «violation des articles 13 et 66 de la Constitution.»
Le président de la mutuelle l’a souligné à Radio Okapi:
«Notre communauté des bahavu reproche au gouverneur la discrimination et l’exclusion à l’égard de la communauté des bahavu d’Idjwi et de Kalehe, ainsi que la violation de la Constitution en ses articles 13 et 66. Mais aussi le non respect de sa parole prononcée lors de la prise de ses fonctions puisqu’il disait qu’il allait assurer la cohésion en disant un pour tous , tous pour un. Mais c’est au niveau de la Constitution de son cabinet politique et d’autres chefs et directeurs de cabinets des ministères où il a exclu notre communauté. Nous avons demandé au gouverneur de tirer les conséquences de tout cela parce que nous sommes des Sud-kivutiens et nous avons le droit de participer à la gestion de notre province.»
Réagissant à cette dénonciation, l’autorité de la province estime de son côté que l’axe Kalehe a été pris en compte dans la formation de l’équipe gouvernementale. Cependant, pour le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Jean Claude Kibala Nkole, si l’on doit privilégier les critères tribaux et claniques, on ne mettra pas en place un gouvernement qui réponde à la compétence.
Il s’est également expliqué à Radio Okapi:
«Je sais que nous avons un ministre d’Idjwi qui est celui de l’enseignement primaire et secondaire et de l’information. Moi je vous assure que la situation des tribus et des clans, ce n’est pas vraiment ma préoccupation. J’aime avoir vraiment des hommes compétents avec lesquels nous allons travailler pour répondre aux préoccupations majeures de toutes les couches des populations du Sud-Kivu. Sinon je promets à cette communauté qui revendique, si vraiment la revendication est fondée, nous allons, à notre façon, avec les moyens que nous avons, trouver une solution à ce problème.»