La motion de censure contre le gouvernement Muzito n’a pas été examinée le mercredi 19 mai par la plénière de la chambre basse du parlement. Elle a été retirée par l’opposition. Selon le rapporteur de l’Assemblée nationale, la décision de retrait avait été prise au cours de la conférence des présidents. L’opposition évoque la pression exercée par les militants du parti lumumbiste unifié (Palu), qui ne pouvait pas faciliter les débats. Au Palu, l’on estime que la motion contenait de fausses signatures.
Selon le député et président du groupe parlementaire du MLC François Mwamba, la présence dans la salle des centaines de militants du Palu, parti du Premier ministre Muzito, n’a pas offert des conditions susceptibles d’organiser le débat de la motion en toute sérénité. Il explique :
«Lorsque le Premier ministre s’amène à l’Assemblée nationale entouré de 300 ou 400 militants qui crient, cassent des grilles pour s’introduire par la force dans nos installations, ça veut dire quoi ? Allions-nous dans ces conditions là faire un débat en toute sérénité ?»
François Mwamba estime ceux qui n’ont pas signé la motion [la majorité] voulaient la confusion et par conséquent, l’opposition a retiré sa motion.
Quant à la disqualification (supposée) de l’opposition, Le député MLC déclare :
«Ce n’est pas nous qui gérons. Notre rôle est de permettre à la population de comprendre qui est qui ? qui fait quoi ? pour que demain, elle ait envie de voter d’autres personnes que celles qui gèrent actuellement. Par conséquent, le débat doit se faire dans la clarté »
Palu: « faux et usage de faux »
Selon le parti du Premier ministre Muzito, les raisons d’insécurité avancées par l’opposition sont totalement fausses. Les vraies raisons, d’après le Palu, résident dans le fait que cette motion contenait de fausses signatures. Par conséquent, elle n’avait pas sa raison d’être.
Le député Zénon Mukwakani, président du groupe parlementaire du Palu à l’Assemblée nationale, est clair à ce sujet:
«Ce que l’honorable Mwamba a dit est faux. La raison est que la condition d’avoir 125 signatures n’a pas été remplie (…) La motion a été mal fuselée, il y a eu faux et usage de faux. Il y a des noms qu’on a repris deux fois… »
Quelle sera la suite de cette affaire?
Au courant rénovateur de l’Alliance de la majorité présidentielle, on soutient que dans les 48 heures, les signataires de la motion vont à nouveau réaligner les signatures avant de déposer une nouvelle fois la motion au bureau de l’Assemblée. Le député Gustave Omba, membre du courant rénovateur de l’ AMP, explique :
«Etant signataires de cette motion de censure, étant de la majorité, nous avons tout simplement considéré que vu la menace que subissaient les parlementaires, qu’il était impérieux de procéder au retrait stratégique de cette motion en vue de remédier à ses faiblesses liées à la saisine, d’une part et d’autre part, pour raison d’insécurité. Nous sommes en train de réaligner la procédure et dans les 48 heures, nous aurons réuni les signatures parce que nous sommes décidés de mettre un terme à ces pratiques légères constatées dans le chef du gouvernement.»