Les autorités de la zone de santé de Mikenge, dans les hauts plateaux du secteur d’Itombwe, tirent la sonnette d’alarme. Selon elles, les populations de cette contrée ont déserté huit aires de santé de la place, fuyant l’insécurité croisée des combattants des Forces démocratiques pour libération du Rwanda (FDLR) et des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC).
D’une part, ces populations fuient les attaques et les massacres commis par les rebelles rwandais des FDLR, et de l’autre, les exactions des FARDC en quête de nourriture. Le superviseur du Programme élargi de vaccination (PEV) à Mikenge, Philémon Ntaboba, l’explique :
«Depuis le mois de janvier, nous avons au moins quatre formations sanitaires qui ont été dépouillées de tout matériel et de médicaments. Il s’agit notamment des centres de santé de Aleba, nous avons Tchakira, nous avons Kanogo, nous avons le centre de santé de Malingi, nous avons Epombo qui répond à Ngomyano, nous avons aussi Lubumba»
La population se trouve actuellement dans une situation désastreuse parce qu’elle est en brousse où il y a toujours la présence des FDLR qui commettent des exactions, précise ce fonctionnaire du ministère de la santé. Le personnel soignant a même déserté certaines aires de santé, d’après lui.
La zone de santé de Mikenge plaide pour le déploiement des FARDC disciplinées dans les aires de santé encore sous contrôle des FDLR et demande une prise en charge effective des militaires FARDC engagés dans les opérations contre les miliciens. Ces doléances ont été présentées en début du week-end à une équipe de la MONUC qui s’est rendue sur place.