Les populations retournées de Kashebere et Kasopo, deux secteurs frontaliers des territoires de Masisi et Walikale, éprouvent d’énormes difficultés à reprendre les activités agricoles. Selon les notables locaux, leurs administrés sont dépourvus de semences et autres outils agricoles.
Conséquence : cette situation décourage encore des familles qui aimeraient regagner leurs milieux d’origine dans l’extrême sud de ces deux territoires.
Plus de 350 familles dont deux cent à Kashebere dans le territoire de Walikale et cent cinquante à Kasopo dans le Masisi, constituées essentiellement de retournées, vivent dans l’extrême pauvreté. Absence d’activités agricoles, pillage des champs, du reste des semences et de bétail par les forces et autres groupes armés, tout cela a aggravé la situation alimentaire dans ces deux régions. Faute d’aliments appropriés, ces populations recourent parfois aux tubercules sauvages pour se nourrir. Le chef de localité de Kasopo, André Katimbira explique:
Nous avons besoin des semences parce que nous venons, parce que nous revenons du déplacement à Nyabiondo, à Masisi et ailleurs. Alors, nous souhaiterions que les ONGs puissent nous venir en aide pour que nous ayons au moins de quoi à donner à nos enfants pour qu’ils ne meurent pas de faim.
Dans le secteur de Kashebere, la situation est la même. Néanmoins, les habitants retournés vivent encore grâce au marché hebdomadaire organisé tous les mercredis dans la cité. Les quelques habitants s’approvisionnent auprès des marchands venus de Masisi et Walikale-centre grâce au troc.
Les responsables coutumiers appellent à la mise en place des mécanismes d’intervention urgente dans ces deux régions pour éviter, selon eux, une dérive humanitaire.