Les 9 habitants du territoire de Lukula, à plus de 150 Kilomètres à l’ouest de Matadi, arrêtés depuis deux jours par des militaires angolais, ont été libérés samedi matin. Selon des sources sécuritaires de cette contrée du Bas-Congo, ces personnes étaient accusées d’appartenir au Front de Libération de l’Enclave de Cabinda, Flec, un mouvement qui lutte pour l’autonomie de la province angolaise de Cabinda. Cette information a été confirmée par les autorités politico administratives de Lukula, rapporte radiookapi.net
Les militaires angolais ont arrêté jeudi 9 personnes, 6 hommes et 3 femmes, dans la forêt Kakata dans le secteur Kakongo à Lukula, d’après ces sources sécuritaires locales. Soupçonnées d’appartenir au Front de libération de l’enclave de Cabinda, ces personnes ont été amenées en Angola. Après 2 jours d’interrogatoire, elles ont été relâchées. «Nous avons été bien traités», a indiqué l’un d’eux auprès des autorités de Lukula.
L’administrateur du territoire sortant de Lukula a reconnu effectivement que ces personnes ont été arrêtées et libérées par la suite. Mais, ces Congolais, qui faisaient leurs champs, avaient dépassé les limites de la RDC sans se rendre compte qu’ils étaient déjà en territoire angolais, a-t-il déclaré. Pour l’instant, la situation est calme, selon la même source.
Des incursions à répétition
Par rapport à cette question de délimitation des frontières, un membre de la société civile de Lukula demande aux autorités de deux pays de mieux définir leurs limites frontières afin de permettre aux populations de faire librement leur travail de champ.
Les conflits frontaliers entre la RDC et l’Angola ne datent pas d’aujourd’hui. En février 2007, les militaires angolais avaient occupé des villages dans le territoire de Kahemba, dans la province du Bandundu, selon plusieurs témoignages. Une commission parlementaire dirigée par le député Roger Lumbala était même descendue sur terrain pour examiner la question des villages querellés : 11 au total, avaient avancé certains députés. Le gouvernement congolais, au départ réservé sur la question, avait fini par reconnaître que 3 villages seulement étaient concernés : Shayimbuanda, Shakadiata et Buamvina. A Shayimbuanda, les soldats angolais munis d’armes lourdes se seraient livrés à l’exploitation des minerais dans la rivière de Katamba, selon des témoins. Octobre 2007 : les experts congolais, angolais, portugais et belges se sont retrouvés à Bruxelles pour traiter ce dossier. La question de ce conflit frontalier passera sous silence jusqu’à mars 2009.
D’autres incursions angolaises ont été signalées, cette fois là, dans les villages Sava Ina et Kuzi, territoire de Mbanza-ngungu, mais aussi dans celui de Tshela dans la province du Bas Congo.