Situation humanitaire et sécuritaire toujours volatile dans le Bwito

Des tirs d’armes lourdes et légères sont entendus ce mercredi 15 octobre 2025 dans plusieurs villages du groupement Bukombo, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Plusieurs sources locales parlent de combats opposant l’AFC-M23 aux Wazalendo du Collectif de mouvements pour le changement, Forces de défense du peuple (CMC/FDP).

Elles déplorent que ces affrontements à conséquences lourdes sur les populations civiles se poursuivent. Ce, malgré la signature, mardi à Doha, de l’accord sur un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu permanent entre le gouvernement et l’AFC/M23.

C’est le dixième jour de combats opposant l’AFC/M23 aux combattants CMC-Nyatura de Dominique Ndaruhutse dans la chefferie de Bwito. Ce mercredi, des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus, toute la matinée, dans les villages Mashango et Karambi en groupement Bukombo.

Des sources civiles dressent un bilan d’au moins sept personnes, dont deux femmes qui auraient déjà été tuées dans ces combats ; près de dix autres femmes auraient été violées et plus du quart des maisons du village Mashango incendiées. 

Ce bilan vient s’ajouter à au moins 39 personnes tuées, il y a plus d’une semaine dans les groupements voisins de Tongo et Bambo, respectivement dans les villages Chirumba et Kagango. 

Selon les sources civiles dans la zone, ces tueries et exactions auraient été perpétrées lors des opérations de représailles des rebelles AFC/M23. 

Cette escalade de violences dans cette zone dégrade davantage la situation humanitaire, déplorent ces sources. Pour elles, des dizaines de villages de Bukombo, Bambo et Tongo sont à présent vidés des leurs populations.

Ces déplacés sont localisés à Bambo-Centre, Katsiru, Murimbi et Bukombo, alors que d’autres ont été accueillis au sein de l’Institut Birambizo et d’autres en brousse.

Ces déplacés, aussi bien les familles qui les accueillent, vivent dans des situations difficiles et sont démunies de tout. Ils n’ont plus eu accès à leurs champs de culture depuis plusieurs semaines, par peur d’éventuelles représailles de la part des belligérants, les prenant pour des collaborateurs des Wazalendo ou des FDLR.