La société civile dénonce la démolition de maisons à Kolwezi sans indemnisation adéquate

Dix organisations de la société civile du Lualaba ont vivement dénoncé, jeudi 09 octobre 2025, la démolition de plusieurs dizaines de maisons au village Kamikungwa, dans le groupement Kazembe, territoire de Mutshatsha. Ces opérations, menées par le gouvernement provincial du Lualaba, visent à étendre la piste de l’aéroport de Kolwezi, selon les autorités. Cependant, les ONG parlent d’expulsions forcées sans respect des procédures légales.

Dans une déclaration lue à Kolwezi, les organisations accusent le gouvernement provincial de violer les droits fondamentaux des communautés concernées, notamment le droit à une juste indemnisation. Elles estiment que la démolition s’est faite en violation de la loi n°77-001 du 22 février 1977 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique.

« Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions fixées par la loi », ont-elles rappelé.

Des habitants de Kamikungwa affirment avoir reçu chacun 1 000 dollars américains en guise d'indemnisation. Cependant, ils jugent cette somme insuffisante pour reconstruire ailleurs. Si un nouveau site a été proposé par le gouvernement provincial pour leur relogement, les expulsés dénoncent son inaccessibilité et le manque total d’infrastructures : pas de routes, ni écoles, ni marché.

« On ne peut pas parler de réinstallation décente dans de telles conditions », déplorent plusieurs familles.

Radio Okapi n’a pas pu joindre les ministres provinciaux des Affaires foncières et de l’Intérieur du Lualaba pour recueillir leur version. En attendant, la société civile exige l’arrêt de démolitions, l’ouverture d’un dialogue avec les communautés affectées et le respect strict des lois en matière d’expropriation.

Elle appelle également les autorités nationales à se saisir de ce dossier afin d’éviter un précédent dangereux en matière de droits fonciers et humains dans la région.

 

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