Beni se prépare à une rentrée scolaire sous tension, marquée par l’arrivée de familles déplacées

À Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, l’effervescence est palpable à l’approche de la rentrée scolaire prévue pour le 1er septembre 2025. Dans les rues de la ville, les préparatifs battent leur plein : parents, élèves et établissements scolaires s’activent pour être prêts à temps. Mais cette année, la rentrée prend une tournure particulière, sur fond de crise sécuritaire et de déplacement massif de populations.

Les marchés, boutiques et centres commerciaux de Beni sont pris d’assaut cette semaine par des parents à la recherche de fournitures scolaires et d’uniformes. Certains commerçants ont adapté leurs étals pour répondre à la demande, proposant cartables, cahiers et tenues scolaires. Pourtant, derrière cette agitation, de nombreuses familles peinent à faire face aux dépenses.

« Choisir entre acheter l’uniforme et nourrir ses enfants, c’est un dilemme quotidien. Nous n’avons plus accès à nos champs, et l’argent manque cruellement », témoigne un parent rencontré au marché central.

L’insécurité persistante dans les territoires de Beni et Lubero, ainsi que l’occupation de Goma et Bukavu par l’AFC/M23, ont poussé des milliers de familles à fuir vers Beni, aggravant la précarité économique locale.

Les élèves déplacés, une priorité pour les autorités

Face à l’afflux de familles déplacées, les autorités scolaires tentent de mettre en place des mécanismes d’accueil. Robert Kibonge, chef de la sous-division éducationnelle de Beni, se veut rassurant :

« Les élèves déplacés seront orientés vers les écoles proches de leurs habitations. Les parents doivent se présenter auprès du chef de quartier pour obtenir un billet attestant leur statut de déplacé ».

Cette mesure vise à faciliter l’intégration scolaire des enfants déplacés, souvent privés de scolarité depuis plusieurs mois.

La rentrée scolaire, fixée au 1er septembre sur toute l’étendue du territoire national, s’annonce donc particulièrement complexe à Beni. Entre précarité, insécurité et solidarité, les acteurs locaux espèrent que l’école pourra rester un lieu de stabilité et d’espoir pour les enfants, malgré les circonstances.