Une dizaine de décès liés aux avortements clandestins en trois mois à Djugu

Au moins une dizaine de décès dus aux avortements criminels ont été recensés depuis le début de l’année 2025 dans la zone de santé de Mangala et à Mungwalu, dans le territoire de Djugu en Ituri. Ces chiffres ont été rendus publics mardi 8 avril par le bureau de la Division du genre, famille et enfants, dans une interview exclusive à Radio Okapi.

Les responsables de ce bureau se disent particulièrement préoccupés par l’augmentation sensible des cas de violences sexuelles faites aux filles mineures dans la zone de santé de Mangala. Dans cette zone, des adolescentes, faute de moyens, se livrent à la prostitution dans des sites miniers. Elles vendent de petits articles aux creuseurs artisanaux sous le contrôle des miliciens, tandis que d’autres y sont carrément employées.

Ruth Biwaga, la responsable du bureau de la division du genre dans le territoire de Djugu, affirme qu’au moins dix décès de la mère ou de l’enfant dus aux avortements clandestins sont déjà répertoriés en l’espace de trois mois. Les victimes recourent souvent à des méthodes contraceptives pour provoquer l’avortement, ce qui les conduit parfois à la mort : « Ça, c'est dans des pharmacies où il y a des décès, des avortements criminels. Il y a des décès d'enfants filles après avoir subi des viols dans des sites. « Mais il y a beaucoup plus de données dans la communauté qui ne nous arrivent pas à cause de l’absence de la restauration de l’autorité de l’État. »

Le médecin-chef de la zone de santé de Mangala indique que la prise en charge reste encore faible. Avec l’appui des humanitaires, il promet d’intensifier les séances de sensibilisation de la population au danger de cette pratique criminelle.

 

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