Ituri : l’hôpital général de Fataki fermé à cause des menaces de la milice CODECO

L’hôpital général de référence de Fataki, situé dans le territoire de Djugu (Ituri), a fermé ses portes depuis le vendredi 14 mars. Cette fermeture fait suite aux incursions répétées et aux menaces de la milice CODECO dans la région, selon le président de la société civile locale.

Tout le personnel médical ainsi que les malades ont été évacués vers des zones jugées plus sûres.

La fermeture de cet hôpital a des conséquences graves pour des milliers d’habitants, principalement des déplacés, qui se retrouvent sans accès aux soins médicaux. L’hôpital de Fataki recevait quotidiennement des patients provenant de plusieurs localités environnantes, ainsi que des centres de santé tels que celui de Bule, situé à une vingtaine de kilomètres.

Depuis la fermeture, la majorité des patients ont été transférés vers d’autres structures médicales à Bule, Iga, Lopa et Mahagi. Cependant, ces centres de santé sont débordés et ne peuvent répondre à tous les besoins. Certaines femmes enceintes sont contraintes d’accoucher à domicile, et des cas critiques, comme celui d’un homme de 92 ans ayant subi une crise cardiaque, restent sans prise en charge adéquate.

Selon le président de la société civile locale, Jules Tsuba, la milice CODECO a intensifié ses attaques dans la région. La paroisse catholique, les maisons d’accueil du personnel soignant et l’hôpital de Fataki ont été pris pour cible à plusieurs reprises, avec au moins quatre attaques enregistrées cette semaine.

Le mardi 11 mars, des miliciens se sont introduits au domicile d’un médecin. Ne l’ayant pas trouvé, ils ont pillé plusieurs biens et incendié huit maisons sur place. Ces actes de violence ont poussé le personnel médical à fuir vers des zones sécurisées, laissant les habitants sans assistance médicale.

La société civile locale, alerte sur la situation sanitaire critique pour les habitants et les déplacés des sites de Djaiba et Lodha. Il appelle le gouvernement à restaurer l’autorité de l’État dans cette région, qui subit les exactions des groupes armés depuis sept ans.

 

 

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