Alors que le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) se poursuit, des milliers de personnes continuent de franchir la frontière du pays avec le Burundi voisin, qui fait face à l’afflux de réfugiés le plus important depuis des décennies.
Selon l'Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), près de 63 000 personnes sont arrivées en moins d’un mois, dont plus de 1 100 pour la seule journée du mercredi 5 mars.
Depuis le 5 mars, environ 85 000 personnes ont fui l'est de la RDC vers les pays voisins, en raison de la récente escalade des combats dans les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu, en proie, depuis le début de l'année, à une offensive des rebelles du M23, avec le soutien de l'armée rwandaise.
À titre de comparaison, moins de 7 000 ressortissants de la RDC ont fui vers les pays voisins au cours des deux premiers mois de 2024.
Malgré une légère baisse des arrivées la semaine dernière, des centaines de réfugiés continuent d’arriver au Burundi chaque jour au travers de 11 postes-frontières, dont la plupart ne sont pas officiels. La majorité d’entre eux sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Les nouveaux arrivants font part des nombreux dangers rencontrés durant le voyage, notamment la traversée de la rivière Rusizi, que des jeunes mères ont dû franchir avec leur nouveau-né dans les bras. D’autres ont marché pendant plusieurs heures en pleine nuit à travers des terrains difficiles, sans s’arrêter pour se reposer, de peur d’être pris dans les hostilités.
Besoin de sites supplémentaires
« L’insuffisance des installations sanitaires et la mauvaise gestion des déchets rendent la situation encore plus précaire et augmentent le risque d’épidémies », a averti Mme Kasina.
La relocalisation des réfugiés vers un nouveau site identifié par les autorités a commencé, afin d’alléger la pression à la frontière.
Dans le site de réfugiés de Musenyi, dans le sud du pays, les nouveaux arrivants continuent d'affluer. Le site, d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes, est maintenant rempli à 60 %. Certaines personnes s’installent dans des abris collectifs le temps que le HCR et ses partenaires construisent des logements plus appropriés.
Le gouvernement burundais est en train d’identifier d’autres terrains où des sites de réfugiés supplémentaires pourront être installés au fur et à mesure des arrivées.
« Dans le contexte actuel de financement limité, le Burundi est l’un des nombreux pays où une injection urgente de soutien est nécessaire. Sans cela, de nouvelles vies seront mises en danger », a insisté la porte-parole du HCR.
Avec ONU Info.