Dans un communiqué publié mardi 28 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’alarme de l’impact dévastateur sur la population civile des affrontements armés en cours autour et dans la ville de Goma. Ils occasionnent un afflux massif de blessés par balles et par munitions explosives dans les structures soutenues par le CICR, notamment l'hôpital CBCA Ndosho à Goma.
Le CICR a ainsi pris en charge plus de six cents blessés depuis le début du mois de janvier, en grande partie des femmes et des enfants.
« Les blessés sont transportés à moto, d’autres par bus, ou avec l’aide des volontaires de la Croix-Rouge congolaise. Des civils arrivent grièvement blessés par balles ou par des éclats d’obus. Tout l’hôpital est mobilisé et les trois équipes chirurgicales travaillent sans relâche pour soigner des patients qui attendent parfois couchés à même le sol faute d’espace suffisant », explique Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma.
Selon l’organisation, cette situation résulte de l’utilisation de l’artillerie dans des zones densément peuplées – notamment dans les grands centres urbains comme la ville de Goma ou les camps de déplacés –, ainsi que de l’intensité de combats dévastateurs pour les habitants, pris au piège.
Appel aux belligérants
Le CICR évoque l’incident qui a couté la vie dernièrement à des dizaines de civils qui avaient cherché refuge dans le camp de déplacés de Rusayo, pourtant protégé par le droit international humanitaire.
« Nous recevons un grand nombre d’appels de personnes blessées, désemparées et livrées à elles-mêmes. Un accès humanitaire sécurisé est indispensable pour répondre aux besoins les plus urgents comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la nourriture et aux soins de santé », affirme François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC.
En dépit des affrontements intenses et des bombardements continus, les équipes chirurgicales du CICR parviennent encore à prendre en charge les victimes.
L’organisation demande cependant aux parties au conflit de respecter et de protéger le personnel médical et les structures sanitaires, et de faciliter les mouvements des ambulances et des blessés qui cherchent à se rendre dans les hôpitaux de la ville de Goma.
Pillage dans l'entrepôt de CICR à Goma
Le chef de la délégation du CICR en RDC, François Moreillon, a déploré ce mardi sur son compte X le pillage de son entrepôt situé dans la ville de Goma. Cet incident intervient alors que certains hôpitaux de la ville commencent à manquer des médicaments au regard de l'afflux massif des blessés de guerre.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par la détérioration de la situation autour et dans la ville de Goma. Nous condamnons le pillage de notre entrepôt médical alors que la prise en charge et la survie des blessés évacués vers les hôpitaux que nous soutenons en dépend !", a-t-il regretté.