Des enseignants réclamant leur salaire de décembre saccagent les installations de la Caritas à Inongo

Réclamant leur salaire du mois de décembre 2024 non encore perçu, les enseignants de la province du Mai-Ndombe en colère, ont saccagé les installations et les biens de la Caritas diocésaine à Inongo. L’acte a été posé lors d’une manifestation spontanée mardi 14 janvier pour exiger la paie de décembre.

Très choqué, le responsable de la Caritas Mai-Ndombe, l’abbé Emmanuel Ndoyite, condamne fermement ce comportement affiché par les enseignants, le qualifiant de brutale et ne respectant pas les normes de manifestation exigée par la loi.

« Je suis profondément choqué par l’attitude des professionnels  de la craie qui s’en sont pris sans raisons à nos infrastructures, dont notre quincaillerie, notre siège en construction, et à notre personnel avec des jets des prières.

Ils ont détruit l’installation photovoltaïque qui est endommagée également. Ce sont des destructions méchantes. Nous déplorons donc cette brutalité des enseignants qui sont sensés respecter les normes et puis les droits de la manifestation. Ils nous accusent à tort parce que la Caritas n’avait jamais reçu l’argent », a expliqué l’abbé Emmanuel Ndoyite.

Toutefois, il précise que le retard de paiement n’est pas de la responsabilité de la Caritas, plutôt de l’Etat congolais qui n’a pas encore accrédité les comptes de la Caritas pour payer les enseignants.

« Et ce retard de paiement ne dépend nullement de la Caritas, mais plutôt de la responsabilité de l’Etat congolais qui n’a pas donné des fonds qu’il faut à l’IFOD  pour alimenter tous les comptes de la Caritas diocésaine. La responsabilité de la Caritas n’est nullement engagée pour le retard de paiement », argumente-t-il. 

Le paiement du Gouvernement attendu

Dans un communiqué publié le mardi 14 janvier, le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole a indiqué avoir le regret de constater que la paie des enseignants par l’IFOD via le réseau Caritas continue à connaître des délestages.

Les enseignants des diocèses de Basankusu, Bokungu Ikela, Budjala, Idiofa, Inongo, Isangi, Kisangani et Mweka n’ont pas été payés au mois de décembre.

« Cette situation est causée par le déficit du compte principal de la paie des enseignants à la suite du non-paiement par le Gouvernement des frais bancaires depuis août 2011 jusqu’à totaliser 27 milliards des francs congolais. Dans ces conditions, le délestage de quelques diocèses s’impose, car après le prélèvement des frais bancaires, il ne reste pas assez d’argent sur le compte pour que l’IFOD et les Caritas diocésaines couvrent toute la paie dans tous les diocèses », explique le communiqué.

La CENCO note néanmoins qu’en décembre 2024, le Gouvernement a payé 8,3 milliards de cette dette, soit un peu moins d’un tiers.

Elle espère que l’exécutif va poursuivre le paiement pour permettre à l’IFOD de couvrir la paie dans son intégralité et dans le délai.

Le communiqué note malheureusement que certaines personnes s’en prennent à l’Eglise catholique jusqu’au sabotage de certains de ses édifices, la tenant pour responsable de ce désagrément que nous déplorons tous.

« Qu’il soit entendu une fois pour toute que l’IFOD et la Caritas n’y sont pour rien. C’est Etat congolais qui est responsable de ces non-paiements. C’est donc auprès de ce dernier qu’il faut adresser les revendications. L’IFOD et ses partenaires, les Caritas diocésaines ne sont que des intermédiaires », rappelle la CENCO.

Le communiqué de la CENCO demande aux responsables des Caritas et aux curés des paroisses de ne pas hésiter de traduire en justice les enseignants qui se permettront de vandaliser les biens de l’Eglise catholique en lieu et place de revendiquer auprès de l’Etat.

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