Un calme précaire règne ce lundi 16 décembre sur les différentes lignes de front dans le sud du territoire de Lubero, au Nord-Kivu, où les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affrontent les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Depuis dimanche, les rebelles du M23 occupent la localité stratégique de Matembe, située à environ 60 km au sud de Lubero-centre, chef-lieu du territoire. La prise de cette localité intervient après plusieurs jours de violents affrontements entre les deux parties, et marque une nouvelle avancée des rebelles dans cette région.
Une accalmie sous tension
Malgré l’accalmie observe ce lundi matin, des sources locales rapportent un renforcement en hommes et en matériel des deux camps autour de Matembe. Cette situation fait craindre une reprise imminente des affrontements.
Les habitants de la région, déjà éprouvés par des semaines de violences, redoutent une nouvelle escalade des combats. Beaucoup ont fui leurs villages pour se réfugier dans des zones plus sécurisées, aggravant la crise humanitaire dans le territoire de Lubero.
Impasse diplomatique
Ce calme relatif intervient dans un contexte diplomatique tendu. La tripartite RDC-Rwanda-Angola, prévue dimanche 15 décembre à Luanda a été annulée. Cette rencontre, qui devait réunir les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et João Lourenço pour discuter des pistes de solutions pour mettre fin aux affrontements en cours dans l’Est de la RDC, a été annulée en raison du refus de la délégation rwandaise de participer.
Le Rwanda avait conditionné sa participation à l’organisation d’un dialogue direct entre la RDC et le M23, une exigence catégoriquement rejetée par Kinshasa, qui considère le M23 comme un groupe terroriste. Cet échec diplomatique complique davantage les efforts pour parvenir à une désescalade, alors que les affrontements sur le terrain se poursuivent.