Felix Tshisekedi: " Pour libérer pleinement le potentiel du Corridor de Lobito, la paix et la sécurité dans toute la région reste primordiale "

« Le Corridor de Lobito est bien plus qu’un axe de transport. C’est une opportunité unique d’intégration régionale, de transformation économique et d’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens », a déclaré Felix Tshisekedi, ce mercredi 4 décembre, lors de la rencontre multilatérale sur le Corridor de Lobito.

« Mais pour libérer pleinement le potentiel du corridor de Lobito, la paix et la sécurité dans toute la région reste primordiale », a-t-il ajouté, tout en saluant les efforts de l’Angola dans le processus de paix de Luanda.

Felix Tshisekedi a réaffirmé son « engagement à travailler au retour définitif de la paix » dans l’Est de la RDC.

Cette rencontre multilatérale s’est tenue à Lobito, province de Benguela (Angola) autour des présidents Felix Tshisekedi de la RDC, Joe Biden des USA, Joao Lourenco de l’Angola, Hakainde Hichlema de la Zambie ainsi que le vice-président de la Tanzanie.

Ecoutez ici le discours de Felix Tshisekedi lors de cette réunion : /sites/default/files/2024-12/felix_tshisekedi-lobito.mp3

La réunion autour du « Corridor de Lobito » vise à redynamiser ce projet stratégique soutenu par Washington.

Il consiste à relier l’océan Atlantique à l’océan Indien en passant par la République démocratique du Congo (RDC).

Le corridor de Lobito devrait faciliter le transport des produits miniers notamment le cuivre et le cobalt dans cette région.

Retombées pour la RDC

Ce projet a bénéficié des financements de l’Union Européenne et des Etats unis d’Amérique.

Le port de Lobito est une aubaine pour l’économie congolaise, notamment dans le cadre des échanges commerciaux. La voie ferrée qui mène à ce port à partir de la RDC offre plusieurs avantages aux opérateurs économiques.

Généralement, les miniers du Lualaba et du Haut-Katanga évacuent leurs produits par le port de Durban en Afrique du Sud ou par celui de Dar es Salam en Tanzanie. Et ce sont plus de 3000 kilomètres à parcourir et plus de deux frontières à traverser, celles de la Zambie et du Zimbabwe.

Le premier avantage se définit en termes de temps. Pour aller au port de Durban, les camions mettent 25 jours. En revanche, pour atteindre le port de Lobito, la durée est réduite à 8 jours.  Et la distance est de plus en plus écourtée, soit environ 1600 kilomètres.  Ce qui constitue un gain considérable. 

Les produits miniers les plus concernés sont le cuivre et le cobalt.  Les miniers du Lualaba et ceux du Haut-Katanga pourront également faire passer leurs importations par ce port. Grace à l’import et export, le pays va y tirer aussi profit. 

Pour Timothée Mbuya de Justicia ASBL, une ONG de défense de droit de l’homme, la reprise du trafic et la réhabilitation de cette voie ferrée devraient en principe avoir aussi des effets collatéraux sur les entités directement impactées par l’exploitation de cette voie ferroviaire :

« C’est une très bonne opportunité pour relancer l’économie. Justicia demande que les besoins des communautés soient priorisés dans ce projet. Qu’on prenne, par exemple, en compte les besoins en développement des infrastructures, en développement de l’agriculture ou en développement d’autres besoins sociaux ».