« La République du Congo n’a jamais servi et ne servira jamais de base arrière à toute initiative visant à déstabiliser les pays voisins, surtout pas la RDC », a affirmé ce mercredi 13 novembre à Kinshasa, le ministre de l’Intérieur du Congo, Zéphirin Mboulo.
Il s’exprimait ainsi devant la presse après la signature du communiqué conjoint sanctionnant la Xe session de la Commission spéciale mixte défense et sécurité entre la RDC et la République du Congo.
L’objectif de ces assises de trois jours était d’évaluer les recommandations de la session précédente tenue à Ngabé au Congo, l’année dernière ; mais aussi de consolider la coopération bilatérale notamment en matière de sécurité pour une coexistence pacifique entre les populations de ces deux pays.
« Notre volonté politique commune devra se river sur les intérêts précis de nos peuples que nous avons le devoir de protéger. Dans cette noble et généreuse ambition, dans ce devoir exaltant et passionnant, le gouvernement de la République du Congo fera œuvre utile avec celui de la République démocratique du Congo afin de trouver nos solutions à nos préoccupations, solutions qui soient à la hauteur de nos attentes », a déclaré Zéphirin Mboulo.
Et son homologue de la RDC, Jacquemain Shabani de renchérir :
« Des conclusions positives auxquelles nous sommes parvenus, l’essentiel à mes yeux parait être l’affirmation solennelle et réitérée de la ferme volonté de nos deux Chefs d’Etat de bien vouloir consolider la Défense et la sécurité entre les deux Etats ».
Pour lui, ces travaux sont un témoignage des relations d’amitié et de fraternité qui caractérisent ces deux Etats dont « les peuples partagent une même culture, une même histoire et des liens solides ».
Jacquemain Shabani a aussi demandé à la commission technique mixte de parachever l’Accord-cadre en matière de coopération transfrontalière en vue de juguler les litiges et de nouer la coexistence pacifique entre les populations de la RDC et du Congo.
Le ministre de la RDC cite notamment la question de la création des points d’entrée officiels le long des différentes frontières communes :
« Le rapport à ma possession indique que certaines résolutions datant de plus de neuf ans ne sont toujours pas exécutées, telles que l’organisation dans le meilleur délai d’une mission conjointe de contrôle de l’effectivité de la démilitarisation et de reconnaissance des iles et ilots ainsi que la poursuite de l’opérationnalisation des points d’entrée officiels ».
Des avancées dans la démarcation frontalière
Le ministre de l’Intérieur et sécurité de la RDC a noté, cependant, des avancées concernant la démarcation des limites entre les deux pays notamment du côté de la province du Kongo-Central (RDC).
« Par ailleurs, je tiens à féliciter la commission technique mixte en matière de frontières entre nos deux pays pour la démarcation de 15 kilomètres dans la région de Manianga, dont nous avons réceptionné le rapport de construction des bornes au mois de septembre 2024 ici à Kinshasa », a-t-il indiqué.
La RDC et le Congo partagent des frontières terrestres, lacustres et fluviales au niveau des différentes provinces notamment le Kongo-Central, le Grand Equateur et le Grand Bandundu. A certains endroits dans ces régions, les limites ne sont pas clairement démarquées.
Pour cela, Jacquemain Shabani insiste sur le fait que cette opération de démarcation doit se poursuivre :
« A cet effet, j’encourage donc la commission à poursuivre cet élan avec la démarcation de 155 kilomètres restants, constituant la première phase, car les deux Gouvernements s’emploient à mobiliser les moyens substantiels ».
Les experts de deux pays ont été appelés à suivre scrupuleusement la mise en application des recommandations issues de cette Commission spéciale mixte défense et sécurité.