Une enquête menée par Médecins sans frontières (MSF), dédiée à l’épidémiologie et la recherche médicale, auprès de personnes déplacées dans quatre camps autour de Goma (Nord-Kivu) révèle des niveaux alarmants de violences, en particulier sexuelles, qui perdurent dans et autour des camps.
Publiée le mardi 6 août, cette enquête a été réalisée auprès de ménages déplacés vivant dans quatre camps abritant plus de 200 000 personnes à l’ouest de Goma. Les résultats indiquent qu'une jeune femme sur dix a déclaré avoir été violée entre novembre 2023 et avril 2024.
La principale forme de violence demeure la violence sexuelle, mais les violences physiques et psychologiques sont également fréquentes, selon le rapport.
Les résultats de cette enquête concordent avec le nombre extrêmement élevé de cas de violence sexuelle traités par les équipes médicales de MSF dans les différents sites de déplacés autour de Goma, selon le rapport.
« Cette année encore, les survivantes de violences sexuelles racontent être agressées par des hommes, souvent armés, dans les forêts et les champs où elles doivent se rendre pour la collecte de bois de chauffe ou de nourriture. Elles font aussi état de nombreuses violences quotidiennes commises à l’intérieur des camps. Leur précarité, ainsi que celle de leurs abris de fortune, les rendent particulièrement vulnérables à ce type d’actes », a affirmé Camille Niel, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma.
Les conditions de vie dans les sites de déplacés restent extrêmement précaires. MSF appelle également les acteurs de l'aide humanitaire à renforcer l’assistance alimentaire, l’accès à des activités génératrices de revenus et à des abris sécurisés sur les sites. L'organisation humanitaire demande également de soutenir des lieux d’hébergement pour mettre à l’abri les survivants et survivantes en grand danger.