Rentrée judiciaire de la Cour des comptes

Le premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga Ngwaka, demande aux députés de renforcer l'arsenal juridique de la première institution supérieure de contrôle des finances en RDC. Il l'a affirmé jeudi 25 juillet à l'occasion de la rentrée judiciaire de son institution au Palais du peuple.

Jimmy Munganga a dénoncé la corruption et la fraude qui caractérisent la gestion de la chose publique. La Cour a également remis aux chefs des institutions publiques son rapport annuel exercice 2022-2023.

"Le renforcement du pouvoir de contrôle de la Cour des comptes pour la promotion d'une gestion financière et budgétaire saine et responsable". C'est le thème du discours du premier président de la Cour. Pour renforcer ce pouvoir, Jimmy Munganga plaide auprès du législateur pour la réforme de la législation de 2018. 

Selon lui, il est incompréhensible que le comptable public, qui exécute l'ordre du ministre ou du gouverneur, soit justiciable devant la Cour, alors que ces deniers, donneurs d'ordre, échappent à la juridiction de ladite Cour, pour répondre de leurs fautes de gestion. Il estime que tout Congolais doit avoir un juge naturel, en application de l'article 19 de la Constitution. 

Sommité du contrôle des finances publiques 

Cependant, dénonce Jimmy Munganga, les ministres, les gouverneurs et certains autres ordonnateurs politiques n'ont pas de juge à proprement parler en matière de faute de gestion, au nom des immunités et privilèges de juridiction. Ce qui consacre en réalité l'impunité pour les fautes de gestion commises par eux.

Toujours au cours de cette rentrée judiciaire de la Cour des comptes, le Procureur général près cette juridiction, Salomon Tudieshe, a lu sa mercuriale axée sur le renforcement de la cohésion et la solidarité nationales. 

A cet effet, il a fait savoir à la Première ministre que seule la Cour des comptes est l'institution supérieure de contrôle des finances publiques et de répression des fautes de gestion reconnue par la loi. Et son procureur est le seul maître de l'action publique en cette matière. 

''Il n'y en a pas deux en RDC. Si vous l'apprennez dans une institution autre que la Cour, ce que c'est suspect", a martelé Salomon Tudieshe. 

 

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