Le Gouvernement américain a recommandé, jeudi 4 juillet, aux belligérants d’observer une trêve humanitaire de deux semaines sur les lignes de front au Nord-Kivu.
Dans un communiqué de presse de son département d’Etat, Washington précise que cette mesure entre en vigueur à partir de ce vendredi à minuit.
Cependant la Maison blanche a invité les parties en conflit à respecter l’esprit de cette trêve avant même son entrée vigueur.
Cette trêve « vise à soulager les souffrances des populations vulnérables et à créer les conditions d’une désescalade plus large des tensions dans l’Est de la RDC », a fait savoir l’administration Biden.
La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse avec près de 3 millions de personnes déplacées internes dans la province, a souligné la Maison blanche dans ce communiqué.
Selon les Etats-Unis d’Amérique, la récente expansion des combats dans le Grand nord de la province a empêché les humanitaires d’atteindre des centaines de milliers de déplacés autour de Kanyabayonga, alors que les mêmes combats ont forcé plus de 100 000 autres personnes à fuir leurs milieux de vie.
Au mois de mai dernier, le CICR a suspendu ses distributions d'aide alimentaire en faveur des déplacés installés dans la zone à cheval entre le Sud du territoire de Lubero et le Nord du territoire de Rutshuru.
Kinshasa confirme cette trêve
Le gouvernement congolais a confirmé cette trêve humanitaire obtenue par les Etats-Unis d’Amérique dans la crise de l’Est du pays. Son porte-parole, Patrick Muyaya a souhaité que cette mesure puisse permettre aux déplacées de retourner dans leurs milieux de vie et de fournir aux humanitaires un accès sans entrave.
Dans une interview accordée à Radio Okapi, il a indiqué que la RDC compte sur la vigilance des FARDC et le monitoring du gouvernement américain sur l’effectivité du respect de cette mesure par la partie rwandaise.
« Vu le nombre de populations déplacées, il est urgent que ces populations puissent être secourues. Je pense que c’est un premier pas sur une série d’actions qui suivront notamment la pression sur le Rwanda pour qu’il puisse retirer ses troupes de la RDC », a indiqué Patrick Muyaya.
Le porte-parole du Gouvernement a accusé Kigali « de bloquer le processus de Luanda en vue de poursuivre sa sale besogne de pillage des richesses dans l’Est de la RDC ».