Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté 494 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo en avril 2024, soit une augmentation de 37% par rapport au mois précédent.
Dans un communiqué rendu public mercredi 5 juin, l’agence onusienne indique que le nombre de victimes de ces violations connait une hausse de 73% et atteint 1395 personnes, à la suite entre autres de la persistance des affrontements meurtriers dans les provinces en conflit.
Dans ces provinces, la hausse des violations et atteintes aux droits de l’homme atteint jusqu’à 41% par rapport au mois dernier.
Les principaux groupes armés, parmi lesquels la CODECO, les ADF et les différentes factions Maï-Maï, sont à 60% sont responsables de ces exactions, selon le communique du BCNUDH.
D’autres violations ont été commises par les agents de l’Etat ou conjointement par les agents de l’Etat avec les combattants Wazalendo à Goma et dans le territoire de Masisi dans le Nord-Kivu ; ou encore par les autorités administratives et le groupe armé Raia Mutomboki en territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu.
Le BCNUDH note aussi une augmentation de 27% des violations des droits de l’homme dans les provinces non affectées par le conflit. Ces violations sont attribuées aux agents de l’Etat et découlent des cas d’arrestations arbitraires dans le Haut-Katanga et à Kinshasa.
Le bureau onusien note toutefois une diminution des cas des violences sexuelles liées aux conflits par rapport au mois de mars 2024. Les agents de l’Etat ont été responsables de plus de la moitié de ces violences sexuelles, explique le communiqué du BCNUDH.
Au cours du même mois d’avril 2024, les cas des violations graves affectant les enfants ont augmenté de de plus de 250% dans le cadre des conflits armés en République démocratique du Congo, par rapport au mois de mars 2024.
Toujours dans le même mois d’avril 2024, quinze (15) cas de violations liées à la restriction d’espace civique par des agents de la police nationale congolaise ont également été documentés notamment dans le Nord-Kvu.
Le rapport de monitoring du mois d’avril 2024 du BCNUDH soutient que l’activisme des groupes armés et les affrontements pour le contrôle de territoires sont à la base des déplacements des populations.
Ils entravent par ailleurs la fourniture des services sociaux de base et de l’assistance humanitaire aux populations affectées par le conflit.
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme affirme poursuivre la surveillance et la documentation des atteintes aux droits économiques et sociaux.
Le BCNUDH réaffirme enfin son soutien aux autorités nationales dans le but d’améliorer la situation des droits de l’homme.