Reprise timide des activités scolaires à Masisi après les combats entre FARDC et Wazalendo

Après de violents affrontements ayant opposé les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les combattants Wazalendo, aux rebelles du M23/AFC dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), les activités scolaires n’ont repris que de façon partielle depuis une semaine.

Selon des responsables scolaires locaux, cette reprise reste fragile et concerne uniquement une partie des élèves, la majorité demeurant absente en raison de la persistance de l’insécurité et du traumatisme causé par les récents combats. Ils affirment que, seuls quelques élèves ont retrouvé le chemin de l’école.

Claudine (prénom d’emprunt), enseignante, souligne que certaines classes n’accueillent que la moitié de leur effectif habituel. Elle s’inquiète de l’état psychologique des enfants, dont beaucoup restent marqués par les tirs et explosions survenus lors des affrontements récents. Certains élèves arrivent en classe affaiblis, n’ayant pas mangé, et manquent de fournitures scolaires, leurs biens ayant été volés ou perdus lors des déplacements de population : « Il y a des classes qui n’ont que la moitié de leurs élèves. Les enfants sont visiblement troublés. Certains viennent à l’école sans avoir mangé, d’autres sans uniforme ni cahiers, car leurs maisons ont été pillées », témoigne-t-elle.

Conditions précaires pour élèves et enseignants

Selon Claudine, les enseignants eux-mêmes ne sont pas épargnés par cette précarité. Beaucoup dispensent les cours alors qu’ils souffrent de la faim, faute de rémunération régulière. Elle exhorte les autorités à accélérer le paiement des salaires pour leur permettre d’assurer leur mission dans des conditions dignes : « Nous demandons aux autorités de faire un effort pour nous payer, car il est difficile d’enseigner dans ces conditions de faim », a-t-elle plaidé.

Craintes d’une nouvelle baisse des effectifs

Un directeur d’école primaire de la cité exprime sa crainte que les combats signalés vers Nyabiondo le vendredi 25 avril n’incitent davantage de parents à garder leurs enfants à la maison, aggravant la baisse déjà significative des effectifs scolaires.

Il ajoute que, faute de moyens, il doit parfois s’endetter pour acheter de la craie et d’autres fournitures nécessaires à la continuité des cours : « Les écoles fonctionnent au strict minimum, mais nous ne pourrons pas tenir longtemps », alerte-t-il, appelant également à une aide d’urgence.

Ces difficultés s’inscrivent dans un contexte de violences récurrentes dans le Masisi, malgré des tentatives de trêve et malgré les engagements signés à Doha et à Washington il y a quelques jours, la situation reste volatile, rendant toute reprise normale des activités scolaires extrêmement précaire.

 

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