À Beni, dans la province du Nord-Kivu, la journée du 1er mai, bien que fériée, n'était pas synonyme de repos pour les vendeurs des marchés de Kilokwa et Mayangose. Alors que les bureaux et autres services publics étaient fermés et que les travailleurs se reposaient, ces vendeurs étaient dès le matin devant leurs étalages.
Dans ces marchés animés, l'activité semblait suivre son cours habituel, sans indication particulière de la nature fériée de la journée. Clients et commerçants étaient nombreux. Les vendeuses d'habits, de légumes, de fruits et d'autres produits agricoles remplissaient les étals. La présence de ces commerçants marque l'importance vitale de leur commerce pour l'alimentation de nombreuses familles à Beni. Cependant, ces vendeurs ont clôturé leurs activités plus tôt que d'habitude en ce 1er mai.
Jonas Kambale, vendeur de produits manufacturés et propriétaire d'une boutique au marché de Kilokwa, justifie sa présence par le besoin de maintenir ses revenus journaliers :
« Nous vivons essentiellement des recettes quotidiennes. Déjà, dimanche je n’ai pas ouvert ma boutique. Aujourd’hui, je suis obligé de venir vendre pour que la famille soit nourrie et que je réunisse l’argent qu’il faut pour payer le loyer. Ne pas vendre aujourd’hui occasionnerait une perte pour mon commerce. Je vis de ce que je réalise comme recette de chaque jour. Je ne suis pas un salarié. Ce sont les travailleurs des institutions publiques et des structures privées bien organisées qui doivent se reposer ».
Malgré le caractère férié du 1er mai, pour de nombreux vendeurs des marchés de Kilokwa et Mayangose à Beni, le besoin de maintenir leurs revenus quotidiens prime sur la perspective de repos. Leur dévouement témoigne de la réalité économique précaire dans laquelle beaucoup de ces commerçants opèrent, où chaque jour de travail compte pour assurer la subsistance de leur famille.