Les journaux parus ce mercredi 27 mars à Kinshasa reviennent sur les tractations et processus diplomatiques visant à résoudre la crise dans l’Est de la RDC.
Congo Nouveau fait savoir que les initiatives se multiplient pour obtenir un dialogue entre le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, et son homologue du Rwanda, Paul Kagame. Tout porte à croire qu'une rencontre entre les deux voisins devient de plus en plus possible. Mais, il y a des préalables, ajoute ce journal.
Pour étayer sa thèse, le journal rappelle que le président en exercice de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (EAC), le chef de l'Etat du Sud-Soudan, Salva Kir, a séjourné du dimanche à lundi, à Kinshasa.
« Nos échanges ont porté sur la promotion de la paix et la stabilité dans notre région, avait lâché Salva Kir lors de la conférence de presse co-animée avec son homologue de la RDC. Je vous rassure de mon engagement, en tant que Président de l'EAC, de travailler ensemble afin d'avoir une région sécurisée pour son développement socio-économique ».
Pour sa part, l'ambassadeur de la Suisse en RDC a, dans une interview accordée au média Infos.cd, donné la position de son pays par rapport à la manière de mettre fin à la guerre dans l'Est de la RDC, poursuit le tabloïd.
La réponse du diplomate suisse : « Il faut forcément une solution politique au conflit de l’Est afin de réduire les besoins humanitaires. Les défis sont énormes. La situation n’est pas si simple qu’on voudrait bien le faire croire. Donc, il y a d’un côté le conflit entre pays. De l’autre, des conflits entre les populations et les groupes armés. À ce niveau, nous essayons de travailler avec les communautés locales pour encourager et faciliter le dialogue entre groupes armés et populations pour baisser les tensions ».
Le trihebdomadaire ajoute que pendant ce temps à Luanda (Angola) les gouvernements rwandais et congolais ont entamé des pourparlers par l'entreprise de leurs ministres des Affaires étrangères. Christophe Lutundula (RDC) et Biruta (Rwanda) dessinent les contours d'une probable rencontre entre Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame.
En attendant, précise Congo Nouveau, le président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, tient à ses préalables avant de négocier : les rebelles du M23 doivent déposer les armes, retrait des zones occupées et cantonnement. En réaction, Bertrand Bisimwa, le chef politique du M23 a indiqué que ce qui se fait à Luanda ne concerne pas son mouvement.
Mais cette probable rencontre entre Tshisekedi et Kagame, EcoNews, pour sa part, n’y croit pas.
Ce tabloïd écrit : « Décidément, le président Rwandais Paul Kagame ne s’attendait pas à avoir en face de lui un président de la RDC, intransigeant et droit dans ses bottes. Face à Félix Tshisekedi, totalement engagé dans la défense de la RDC, Kagame a fini par perdre son sang-froid. Interviewé par Jeune Afrique, il a fini par se lâcher : « Félix Tshisekedi est capable de tout… ». Réponse du berger à la bergère, c’est devant le président du Soudan Sud, en visite à Kinshasa, que Félix Tshisekedi a répondu à l’homme fort de Kigali : « Paul Kagame est un perturbateur. Son régime n’est pas éternel ». Dans les conditions de cette passe d’armes, Luanda a encore du chemin pour une probable rencontre entre Tshisekedi et Kagame ».
La Prospérité également s’interroge sur le dégel entre Kigali et Kinshasa. Pour ce quotidien, après tous ces espoirs et rendez-vous, les choses semblent avoir pris une autre tournure. Ce weekend, en effet, Lutundula et son homologue rwandais, en prélude à une énième rencontre en perspective entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, ont repris langue sous la même médiation angolaise. Les deux parties, après des discussions intenses, ont même pris des engagements devant permettre de décrisper la situation et de sonner le glas du dégel, écrit le journal.
« Si, de son côté, Kinshasa, comme depuis toujours, accepte de traquer les FDLR, Kigali, pourrait, à son tour, jeter les clés des champs de bataille et laisser le M23, 15 ans après, se putréfier au fil des jours », commente-t-il.
Mais, à quand cette rencontre ? Où et sous quel format exact ? Quelles seront les garanties de toutes les résolutions à venir dès lors que les premiers engagements souscrits dans le cadre du processus de Nairobi et Luanda n’ont jamais été exécutés, comme souhaité ? s’interroge La Prospérité.
Teke et Yaka se réconcilient
Dans un autre registre, Africa News rapporte que les travaux de la Commission ad hoc mise en place par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde, pour résoudre le conflit entre les communautés Teke et Yaka se sont clôturés, le lundi 25 mars 2024 à Kinshasa, sur une note positive.
Les deux communautés ont adopté, lundi 25 mars, les résolutions contenues dans un document intitulé «Acte d’engagement global et inclusif pour la paix et la stabilité dans les provinces de Maï-Ndombe, Kwilu, Kwango, Kinshasa et Kongo-Central».
" Nous avons tenu des réunions avec nos frères de deux communautés, Teke et Yaka, depuis le vendredi, sur recommandation du Chef de l'État. Aujourd'hui, nous venons d'adopter deux documents importants. Il s'agit du rapport sur la manière dont nos réunions se sont déroulées et aussi un acte d'engagement souscrit par tout le monde, lequel acte d'engagement reprend les décisions que les deux parties ont prises, notamment la cessation des hostilités et le retour de la paix à Kwamouth, dans le Kwilu, et puis à Kinshasa et au Kongo-Central, partout où la paix publique a été troublée", a déclaré le vice-Premier ministre de l'Intérieur Peter Kazadi Kankonde, au sortir de ces assises, selon Forum des As qui cite une dépêche de la cellule de communication de ce ministre.
Peter Kazadi a indiqué que cet acte d'engagement sera signé incessamment devant le président de la République par les chefs coutumiers et autres notables de ces deux communautés en conflit.