L’armée nationale a présenté le vendredi 8 mars à Beni (Nord-Kivu) trente-deux présumés collaborateurs des ADF. Il s’agit des personnes arrêtées à Butembo et Beni, et dont les FARDC affirment détenir des preuves de communication directe avec des responsables des ADF dont Seka Baluku et Amigo. Ces présumés collaborateurs avaient également des biens dont des médicaments et plusieurs munitions destinées aux rebelles.
Parmi les 32 présumés collaborateurs des ADF, 25 ont été arrêtés à Butembo. Parmi eux, un pasteur d’une église locale et deux personnes présentées par l’armée comme des recruteurs des ADF en contact direct avec Moussa Seka Baluku et Amigo Kibirige, deux leaders de la rébellion. Mais aussi, un adolescent de Beni arrêté et accusé par les services de sécurité d’avoir gardé une bombe artisanale en complicité avec les ADF.
« Nous avons démantelé deux réseaux des collaborateurs des ADF, et chaque réseau était coordonné par un fils de Butembo qui connaît mieux la région. Dans chaque incursion des ADF dans les agglomérations, il y a toujours un fils du milieu derrière. Donc les ADF cherchent à recruter dans tous les services, pour qu’à chaque fois qu’on arrête, qu’ils puissent bénéficier des lobbyings. On n’a pas trouvé d’étrangers ici, il n’y a que des Congolais. Comment on peut développer un pays comme ça », s'interroge le porte -parole des opérations Sokola 1, le capitaine.
Un taximan de Goma figure également parmi les personnes présentées au public ce vendredi à Beni. Il aurait avoué avoir transporté de Goma à Beni des recrues des ADF. Son arrestation est intervenue lorsqu’il transportait des munitions.
Il témoigne :
« Quand je suis arrivé à Butembo, le destinataire du colis m’a dit qu’il était à Beni. Ne connaissant pas mieux la ville de Butembo, j’ai demandé à ce monsieur de m’accueillir chez lui, en attendant que mon contact arrive à Butembo. Le lendemain, il m’a donc conduit à l’adresse indiquée par mon contact afin de lui remettre le colis, et c’est là que nous avons tous été arrêtés ».
Les autres personnes arrêtées sont soit des repris de justice, soit des combattants de la milice APCLS arrêtés avec des munitions pour ravitailler les ADF, précise l’armée.