Des milliers de déplacés affluent depuis deux jours vers Kanyabayonga, une cité du territoire de Lubero (Nord-Kivu), a constaté Radio Okapi mercredi 6 mars. Ces déplacés fuient l’intensification des combats entre les FARDC et les rebelles du M23 dans plusieurs localités du territoire voisin de Rutshuru. Leurs conditions de vie restent déplorables.
Ces déplacés, en majorité des enfants et des femmes, dont certaines sont enceintes, fuient Kirima, Somikivu, Bwalanda, Kibingu et Kibirizi. Ces localités du territoire de Rutshuru sont le théâtre de violents affrontements depuis quatre jours entre les FARDC et les rebelles du M23.
Certains d’entre eux parcourent plusieurs kilomètres à pied en traversant le parc national des Virunga avant d’atteindre Kanyabayonga.
Sur place, ils vivent dans des conditions déplorables, témoigne Kavali Zawadi, de l’organisation locale « Groupe des volontaires pour la promotion de la paix » :
« Beaucoup de déplacés sont exposés aux intempéries. Hier, nous avons même constaté la mort d’un enfant. Comme à Kanyabayonga nous n’avons aucun site pour accueillir tous ces déplacés, il y a ceux qui dorment dans les hangars, dans les marchés. Et la situation est très déplorable ».
Les autorités locales disent craindre un débordement de la situation humanitaire à Kanyabayonga, qui comptait déjà plus de dix mille ménages de déplacés.
Cette commune rurale ne dispose pas également d’un réseau d’adduction d’eau potable. Et certaines structures sanitaires locales qui reçoivent des déplacés malades, dont des femmes enceintes, éprouvent des difficultés de fonctionnement, faute de médicaments.