La ville de Beni au Nord-Kivu compte plus de deux mille personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ce chiffre a été communiqué vendredi 1er décembre par le Programme national de lutte contre le SIDA, (PNLS), à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre cette pandémie.
Pour Gaston Kisembo, point focal du Forum SIDA de Beni, les défis à relever pour lutter contre le VIH/SIDA sont encore nombreux dans la communauté. Beaucoup d’habitants méconnaissent même que la maladie existe toujours, a-t-il rapporté lors de sa présentation lors d’une conférence-débat organisée vendredi par le PNLS en collaboration avec d’autres organisations intervenant dans la lutte contre cette pandémie.
« Il y a de l’oubliette de la part de la communauté et l’ignorance pour les uns et pour les autres, c’est la négligence. C’est parce que sur dix personnes, nous avons au moins trois à quatre personnes infectées. C’est ça en termes d’échantillon », a-t-il affirmé.
Le grand problème, selon lui, est que la population locale ne s’habitue plus à utiliser le préservatif. « Si nous ne faisons pas attention, il y a risque que toute la ville soit contaminée par les personnes vivant avec le VIH », a averti Gaston Kisembo.
Une dame d’une cinquantaine d’années, qui a requis l’anonymat, vit avec le VIH/SIDA depuis vingt ans. Elle invite d’autres malades à se manifester afin d’éviter la propagation de cette maladie dans la communauté.
« Depuis 2023, je vis avec cette maladie. J’étais victime d’une embuscade sur la route Goma. Tous ceux-là qui se cachent avec cette maladie dans la communauté sont en train de faire souffrir les gens en les contaminant, parce qu’ils sont nombreux. Qu’ils nous contactent s’ils ont peur, pour que nous puissions leur donner des astuces de prévention ».
Les mesures de prévention et de lutte contre le VIH/SIDA demeurent les mêmes, rappelle le docteur Nicaise Mathe, coordonnateur du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA à Beni.
Tout le monde doit fournir un effort pour la prévention, selon lui. Il a par ailleurs recommandé « l’abstinence sexuelle, la bonne fidélité, l’utilisation des préservatifs, mais aussi le dépistage. C’est une opportunité pour que chacun connaisse quel est son état sérologique ».
Quelques outils de protection contre la maladie ont été remis aux personnes venues assister à cette campagne de sensibilisation contre le VIH/SIDA.