Certaines ambassades installées à Kinshasa, mais aussi certains leaders de l’opposition, affirment être préoccupés par la détention du journaliste Stanis Bujakera.
« Nous restons profondément préoccupés par la détention du journaliste Stanis Bujakera. Les journalistes devraient pouvoir faire leur travail sans crainte de poursuites », écrit l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, Lucy Tamlyn.
Pour l’ambassade de France en RDC, « la liberté d'expression et le droit à l'information sont des piliers fondamentaux de toute démocratie ».
L’ambassade de la Belgique en RDC affirme suivre de près la situation du journaliste Stanis Bujakera. « La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques », poursuit l’ambassade.
« Nous sommes préoccupés par la détention du journaliste Stanis Bujakera, arrêté depuis deux jours. La liberté de la presse et de l’expression sont des valeurs clés pour la démocratie », rappelle l’Ambassade de Grande Bretagne en RDC.
L’union européenne fait remarquer qu’elle suit « de près la détention du journaliste et que l’État de droit et la liberté de la presse sont des principes fondamentaux d’une démocratie ».
L’opposition exige sa libération
L’opposition, pour sa part, dénonce cette interpellation et exige la libération du journaliste.
« L'arrestation du journaliste Stanis Bujakera dans les conditions peu orthodoxes, révèle l'arbitraire qui caractérise le régime des imposteurs. Telle intimidation est une menace grave à la liberté d'expression et au droit à l'information. Exigeons sa libération pure et simple », écrit Martin Fayulu sur son compte Twitter.
Pour Delly Sesanga, mettre en détention sans justification un journaliste est une habitude devenue malheureusement courante sous le régime du Président Tshisekedi.
« A défaut d'être capable de défendre un bilan et un projet, ce pouvoir préfère tenter d'étouffer les voix contradictoires, au mépris du libre exercice d'informer pourtant prévu par notre constitution. Nous demandons la libération de Stanis Bujakera au nom de la présomption d'innocence, de la liberté de la presse et du respect de notre Etat de droit », recommande Delly Sesanga.
Denis Mukwege note qu’il est inquiet d’apprendre l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera :
« Les atteintes à la liberté de la presse et au droit à l’information constituent des menaces sérieuses à la démocratie. Nous joignons notre voix à ceux qui appellent à sa libération immédiate ».
Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, mais aussi directeur de publication adjoint du média en ligne Actualite.cd, a été interpellé le vendredi 8 septembre le soir alors qu’il se trouvait à l’aéroport de N’Djili. Il s’apprêtait à prendre l’avion pour Lubumbashi en raison d’un séjour professionnel. Il a été placé en détention par la police judiciaire.
Stanis Bujakera Tshiamala a été auditionné par la commission chargée d'enquêter sur le dossier du meurtre du député Chérubin Okende Senga.
Les faits lui reprochés sont la "propagation de faux bruits" et la "diffusion de fausses informations", en relation avec un rapport attribué à l’Agence nationale de Renseignements (ANR) sur la disparition du député, exploité dans un article du journal Jeune Afrique.