La rentrée scolaire, prévue pour ce lundi 4 septembre en RDC, reste incertaine dans plusieurs zones et territoires du Nord-Kivu.
Il s’agit notamment de Rutshuru, Masisi et Nyragongo, à la suite de l’occupation des rebelles du M23.
Les groupements Jomba et Bunagana, par exemple, enregistreront leur troisième année blanche, alors que d’autres zones de Rutshuru seront à leur deuxième année scolaire ratée.
Aimée Mbusa Mukanda, notable de Rutshuru, demande au Gouvernement et à ses partenaires de venir en aide aux élèves déplacés qui pourraient s’inscrire à Goma et ses environs.
Dans le territoire de Rutshuru, dans les zones contrôlées par les FARDC entre autres en groupements Binza, Kanyabayonga, Mutanda, Bambo, Kihondo et une partie de Bukombo, les écoles organisent les inscriptions des élèves pour les récupérer, indiquent des sources locales.
Les parents vivant dans ces zones se disent prêts à envoyer leurs enfants à l’école, mais à condition que le Gouvernement prenne en compte leur situation et qu’il renforce leur sécurité.
En revanche, dans les zones occupées par les rebelles du M23, des sources affirment que ces derniers ont lancé des communiqués pour obliger les directeurs d’écoles à ouvrir les portes ce 4 septembre 2023.
Les parents, quant à eux, disent craindre que leurs enfants soient recrutés de force dans les écoles.
D’autres part, les élèves déplacés sont autorisés à se faire inscrire dans les écoles de leurs milieux de refuge.
L’année passée, 771 finalistes déplacés ont pu présenter l'examen d’Etat à Goma, grâce aux efforts des autorités scolaires.
Les écoles détruites ou occupées
L’insécurité, la pauvreté, le délabrement et la destruction des infrastructures scolaires, la présence des déplacés dans les écoles rendent aussi incertaine la rentrée des classes dans les territoires de Masisi et Nyiragongo.
Selon la société civile locale, certaines zones de ces territoires restent encore occupées par les rebelles du M23 et les groupes armés locaux, à la suite de l’absence de l’autorité de l’Etat.
Aucune mesure n’a été prise jusqu’ici pour permettre aux enfants d’aller à l’école dans ces zones.
Que ce soit dans les zones contrôlées par l’armée ou celles occupées par les rebelles, beaucoup d’enfants ne pourront pas aller à l’école cette année, déclare le rapporteur général de la société civile de Masisi, Télésphore Mitondeke.
Selon lui, la situation socio-économique accentuée par les déplacements des populations, fuyant les exactions de part et d’autre, ne permettra pas la rentrée effective des classes.
Pour sa part Thierry Gasisiro, secrétaire technique de la société civile de Nyiragongo, insiste sur la difficulté qu'éprouvent les écoles locales de fonctionner avec la présence des déplacés dans les salles de classe.
A cela s’ajoute un grand nombre d’infrastructures scolaires occupées ou détruites par les belligérants pendant cette période des conflits.