Le deuxième procès contre l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo et l'homme d'affaires sud-africain Christo Groobler a débuté ce lundi 21 août à la Cour constitutionnelle. Cette audience d’ouverture a été diffusée en direct sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
L’audience a été renvoyée au lundi 4 septembre 2023. La requête aux fins de fixation de la date d’audience introduite par le Procureur général de la République renseignait qu’une nouvelle figure va faire l’objet des poursuites dans le cadre de cette affaire, en la personne de Deogratias Mutombo.
La remise de cette audience se justifie par le fait que Matata Ponyo et Christo Groobler n’ont pas été régulièrement saisis par la citation à prévenu. Le juge président de la Cour a demandé ainsi au greffe de relancer la procédure afin de la régulariser. Et la défense a salué ce comportement du juge d’après qui l’huissier de justice n’a pas pu atteindre les deux prévenus à la date du 11 août.
L’ancien ministre des Finances, Patrice Kitebi, ne fait pas partie des accusés.
Il est reproché à Matata Ponyo et Christo Grobler les infractions notamment de détournement de plus de cent millions des dollars américains (115.997.106 USD) par l’octroi des avantages financiers, la surfacturation, la constitution des sociétés écrans, les détournements des procédures.
L’ex-Premier ministre est aussi accusé avec Deogratias Mutombo, ancien gouverneur de la BCC, d’avoir détourné la somme de 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.
C’est le 10 juillet dernier que le procureur général près la Cour a émis un deuxième mandat de comparution à l’endroit du sénateur et ses complices présumés. Il découle de son réquisitoire adressé au Sénat le 20 juin qu’il détient des éléments nouveaux dans cette affaire. Mais trois jours après ce réquisitoire, Matata récusera Jean-Paul Mukolo et le président du Sénat en déposant des plaintes contre eux à la Cour de cassation. Pour l’instant, le président du parti politique Leadership pour la gouvernance et le développement (LGD) poursuit ses vacances parlementaires dans sa circonscription électorale de Kindu. Selon sa défense, il n’est pas en train de fuir la justice et il serait prêt à répondre à toute convocation, s’il est régulièrement saisi afin de démontrer son innocence.