« Exposer les photos des victimes de massacres en public amplifie les traumatismes que vivent déjà les populations affectées par les conflits armés au Nord-Kivu », a réagi la responsable de l’Association pour l’intégration sociale des handicapés physiques (AISHP), Hortense Maliro, au deuxième jour, jeudi 3 aout, de l’exposition des photos des victimes de plusieurs massacres commis du 2 aout 1998 à ce jour.
Cette exposition, qui se fait au rond-point BDGL à Goma, cadre avec la première commémoration de la journée nationale d'hommages aux victimes du Génocide pour des gains économiques (GENO-COST).
« Vous savez, nous sommes une province qui est déjà affectée par ces massacres. Traumatisée. Et je pense que, là n’est pas le lieu approprié pour faire ces expositions. Je vois un panneau d’une personne avec la tête coupée et séparée du reste du corps. Et donc, des choses horribles qui se sont passées. Pensez à ces gens qui ne sont pas à mesure de voir de telles choses », a poursuivi Hortense Maliro.
Elle a évoqué notamment le cas enfants "qui passent par-là, qui voient la tête d’une personne coupée en deux, une partie derrière et tout ce sang qui coule".
Hortense Maliro estime que cette exposition devrait se faire dans un endroit moins exposé pour le respect des victimes:
«J’encouragerais que des évènements comme-ça se passent dans des endroits appropriés. Imaginez, quand tu vois que c’est ton père qu’on vient d’exposer comme-ça, il a été coupé en morceaux. En tout cas, ça me fait des émotions. Et vous voyez quel effet ça peut faire ? »
Cette exposition, qui se fait sur initiative du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles et autres crimes graves (FONAREV), va s’étendre sur une semaine.