Le dépôt des candidatures pour l’élection des députes nationaux n’a pas connu un fort engouement, obligeant la CENI a prolongé de 7 jours de cette opération. Jean-Didier Kabongo, expert en questions électorales, a estimé, samedi 22 juillet, que le doute des certains acteurs politiques sur la tenue effective des élections est l’un de facteurs qui expliquerait ce manque d’engouement.
Beaucoup de partis et regroupements politiques, y compris des indépendants, ont eu du mal à déposer leurs dossiers de candidature aux BRCTC à temps.
« Ce qui me passe à l’esprit en premier, c’est que les acteurs politiques doutent d’abord de l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Ce doute -là fait qu’ils ne sont pas prêts à affronter les échéances électorales qui s’approchent d’ici-là. La plupart veulent ce retard parce que ça leur permet, au lieu de passer par des élections, de se trouver autour d’une table et de négocier et de faire le partage du pouvoir », soutient Jean-Didier Kabongo, expert en matières électorales et point focal du Réseau gouvernance économique et démocratique dans le Haut-Katanga.
Cet acteur de la société civile, cite également d’autres raisons liées à la loi électorale, notamment le taux très élevé de la caution pour les acteurs politiques.
Si ceux qui sont au pouvoir sont capables de payer un million six mille francs congolais exigés pour le dépôt de candidatures par siège, il serait difficile pour certains nouveaux qui veulent se lancer dans la course de débourser une telle somme, a ajouté cet expert.
Un autre facteur qui explique ce faible engouement constaté lors du dépôt des candidatures, est lié au mode de financement des partis politiques en RDC, souligne-t-il.« Sur le plan organisationnel et logistique, le parti politique devrait vivre de cotisations de ses membres. Mais quand on voit ce qui se passe dans l’espace politique, le parti politique ne vit pas de cotisations de ses membres mais dépend des acteurs politiques qui sont en train de le financer. C’est pourquoi on voit lors des rassemblements des populations, ce sont ces acteurs qui financent le transport, le pourboire et autres », a note Jean-Didier Kabongo.