Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a appelé samedi 8 avril, dans son message de Pâques lu dans les paroisses, les Congolais à œuvrer pour le retour de la paix dans la partie orientale du pays et dans le territoire de Kwamouth.
« Mais que peut bien signifier Pâques dans le contexte crucial de l’histoire de notre pays et de notre peuple, pris aujourd’hui en étau entre conflits armés et violences interminables surtout dans sa partie orientale et dans le territoire de de Kwamouth. Que peut signifier la Pâque du Seigneur pour un peuple secoué par des incertitudes et des agitations sur le plan socio-politique », s’est interrogé le cardinal Ambongo.
Pour lui, Pâques fait éclore de nouveau l’espérance à la vie pleine et épanouie, dans un Congo meilleur om les populations jouissent de la liberté, de la justice et de la paix.
« En effet, notre pays possède d’énormes potentialités pour faire de nous des hommes et des femmes responsables et respectés au niveau mondial, si ces richesses sont gérées au profit de tous. La bonne gouvernance dont le pays a besoin pour que les Congolais vivent dignes pour la gloire de Dieu dépend aussi pour beaucoup de notre sens de responsabilité au moment de choisir nos dirigeants », a rappelé l’archevêque de Kinshasa.
Il a aussi, dans le même message, appelé à faire échec aux velléités de la balkanisation de la RDC.
Il invite les compatriotes à cultiver un esprit de cohésion et d’unité et refuser toute loi qui a tendance à diviser les Congolais. Il a ainsi dénoncé la loi Tshiani qui, selon lui, divise les Congolais.
« Un projet de loi sur la congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu'il nous unit. Au lieu de nous focaliser sur l'examen d'une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays », a recommandé le cardinal Fridolin Ambongo.
« En ce moment singulier de l'histoire de notre pays », explique le prélat, « nous avons un urgent besoin des gestes et des lois qui rapprochent, plus que des actes et des dispositions qui nous dressent les uns contre les autres. Voilà pourquoi j'interpelle la conscience et la responsabilité de tout un chacun pour que notre agir et nos décisions ne nous fragilisent pas de l'intérieur, ni ne nous affaiblissent au profit de l'ennemi ».
En cette année électorale, il a invité « chacun à se préparer pour un vote responsable qui contribuera à I ‘avènement d'un Congo plus beau qu'avant ».
Situation tragique où le spectre de la mort s’installe de façon durable
Dans un autre message lu le samedi 8 avril, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO rappelle qu’en RDC, l’espérance qu’apporte la résurrection est mise à l’épreuve par la situation tragique dans laquelle se trouve le pays où le spectre de la mort s’installe de façon durable depuis quelques décennies.
« La RDC, ce pays abondamment servi par le créateur pour que ses filles et fils vivent dignement, sortira de son état grabataire actuel si et seulement si ceux qui le gouvernent le font dans la crainte de Dieu en ne visant que le bien de tous et non les intérêts personnels. En cette année électorale, la responsabilité de chacun de nous est engagée pour faire des choix judicieux, objectifs, des personnes capables de former des coalitions non pas des prédateurs, mais des hommes prêts à se sacrifier pour servir Dieu en servant le prochain », fait remarquer Mgr Donatien Nshole.