La fondation Bill Clinton pour la paix dénombre de janvier à février de cette année, 70 morts et interpelle le gouvernement sur son silence. Les damnés de la justice meurent de l’étouffement à la prison centrale de Makala, centre pénitentiaire surpeuplé par les magistrats.
Jusque mardi 28 février, les statistiques donnent 10.790 pensionnaires dont 25% seulement sont des condamnés pour une capacité d’accueil initiale de 1500 pensionnaires.
Ce sont les magistrats qui sont accusés de surpeuplement en dépit de l’approvisionnement régulier en nourritures.
Le président de la fondation Bill Clinton pour la paix, Emmanuel Cole réclame des sanctions.
« Il y a beaucoup de problèmes qu’il faut corriger, c’est-à-dire les procédures des prononcés des jugements sont très lentes. Il faut arriver à sanctionner les magistrats indisciplinés. S’ils ne fixent des dossiers devant les cours et tribunaux, qui d’autre va le faire », s’interroge-il.
Les autorités pénitentiaires plaident, quant à eux, pour le désengorgement drastique de cette prison.
Pendant ce temps, plus rien ne manque aux pensionnaires de Makala.
Plus de rupture des stocks depuis plus d’une année, selon une magasinière et nutritionniste qui a fait visiter à Radio Okapi, trois dépôts où sont entreposés des sacs de haricot, riz, farine de maïs et de manioc, soja, huile de palme ou végétale, sucre, tomates en boite.
En semaine, les prisonniers ont trois jours de repas de fufu et trois autres pour le haricot et un pour le riz avec du poulet ou du poisson chinchard. Chaque matin, les mineurs et les femmes prennent la bouillie du soja.
Mais ces efforts sont affaiblis par des magistrats véreux, lance un préposé à la prison.
Sur 11 pavillons, un est en réfection depuis plus d'une année et dont les travaux ne sont pas toujours achevés.
Au moins 1.000 personnes passent nuit à même le sol, d'autres debout ou en position dite ciseau d'un seul côté.
En outre, 800 personnes dorment superposées dans une salle de 4 mètres sur 2.