Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné, vendredi 3 fevrier, la récente série d'attaques menées par le M23, au Nord-Kivu, ainsi que les avancées de ce mouvement rebelle qui détériorent la sécurité et la stabilité dans la région et exacerbent encore la situation humanitaire actuelle.
Dans un communiqué de presse, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur demande de cessation immédiate des hostilités et de toute nouvelle avancée du M23 et de son retrait de toutes les zones occupées, comme convenu dans le cadre du processus de Luanda approuvé par l'Union africaine.
Ils ont souligné les engagements pris par la région, au titre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et la région, de ne pas tolérer ni fournir d'assistance ou de soutien d'aucune sorte aux groupes armés.
Le conseil de sécurité a fermement condamné tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris au M23, et ont demandé qu'il soit mis fin immédiatement à ce soutien. Les membres du conseil sont restés profondément préoccupés par l'intensification de la violence intercommunautaire alimentée par les discours de haine, la désinformation et les fausses informations.
En outre, cet organe de haut niveau des Nations Unies s’est déclaré profondément préoccupé par les informations faisant état d'un incident impliquant un avion militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Force de défense du Rwanda, le 24 janvier 2023, dans la zone frontalière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.
Les membres du Conseil de sécurité ont appelé à faire preuve de la plus grande retenue et ont demandé à tous les acteurs de rester attachés aux décisions prises lors du mini-sommet des chefs d'État du 23 novembre 2022 à Luanda et de s'y conformer. Ils ont réitéré leur soutien aux efforts régionaux déployés par les chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est(EAC) dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda dirigés par cette organisation sous régionale pour rétablir la confiance, résoudre les différends par le dialogue et continuer à utiliser les organisations et mécanismes sous-régionaux existants. Ils ont encouragé l'envoyé spécial du Secrétaire général, Huang Xia, à poursuivre ses engagements auprès des dirigeants de la région afin de soutenir les initiatives de paix en cours.
Des attaques des ADF et de la CODECO
Par ailleurs, le Conseil de sécurité a aussi fermement condamné les récentes attaques des ADF et du CODECO contre des civils en Ituri et au Nord-Kivu. Il a exigé de tous les groupes armés qu'ils se dissolvent immédiatement et définitivement, qu'ils déposent les armes, qu'ils rejettent la violence et qu'ils libèrent les enfants de leurs rangs.
Le conseil a exhorté tous les groupes armés congolais à participer sans condition au processus de Nairobi, dirigé par l'EAC afin de rechercher les conditions politiques préparatoires au programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et de stabilisation (P-DDRCS). Aux groupes armés étrangers, le conseil de sécurité enjoint de retourner dans leur pays d'origine.
Enfin, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Ils ont réitéré leur soutien total au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Bintou Keita, et aux actions stabilisatrices de la MONUSCO.