Le président de la société civile de Rutshuru, Jean-Claude Mbabaze, a indiqué, lundi 9 janvier, que le retrait annoncé du M23 de Rumangabo et d’autres agglomérations n’était qu’« une simple diversion. » Il l’a affirmé au cours de l’émission Dialogue Entre Congolais de Radio Okapi.
Le retrait des troupes rebelles dont on est en train de parler, « c’est quelque chose qu’on appelle de diversion. Le M23 n’a jamais quitté Rumangabo, ni le territoire de Nyirangongo. Je peux vous assurer que la base de Rumangabo n’a jamais été occupée par les éléments du M23. Dire qu’ils l’ont cédée, c’est tromper les gens », a affirmé Jean-Claude Mbabaze.
Ces rebelles continuent d’occuper les alentours du camp de Rumangabo, a-t-il regretté, notamment à Katale, à Rugari et à Mushoro, ni le territoire de Nyirangongo.
Il les accuse également de poursuivre les tueries dans le Nord-Kivu, où, selon lui, la population est abandonnée à son triste sort. Jean-Claude Mbabaze a épinglé le massacre que le M23 a perpétré, lundi 9 janvier, au village Marangara, dans le groupement de Tondo, où il a surpris la population dans les champs.
Aveu d’échec de la force de l’EAC
Pour le chercheur en relations internationales à l'Université de Lubumbashi (UNILU), Frédéric Amani, la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a échoué dans sa mission de mettre le M23 hors d’état de nuire.
« Le non-respect (par le M23 de) l’appel de la force de l’EAC de se retirer des localités occupées démontre l’aveu d’échec de cette organisation et son incapacité de contribuer véritablement aux efforts de rétablissement de la paix et de la sécurité dans cette partie meurtrie par des conflits interminables », a-t-il déclaré.
A cette occasion, Frédéric Amani a appelé le gouvernement congolais à jouer à la prudence, en exigeant le départ de la force de l’EAC de son territoire :
« Il faut que la RDC fasse rétropédalage pour souhaiter le retrait de cette force régionale qui, à mon avis, n’apportera pas grand-chose dans les efforts de paix et de sécurité dans sa partie Est ».
Ce chercheur souhaite qu’après le départ du M23, la force régionale ne mette pas en place une zone tampon, qui présenterait de danger à court ou à long terme sur la paix et la sécurité dans cette partie du pays.