Un groupe de députés provinciaux a décidé de destituer le gouverneur et tout son gouvernement. Ces députés dont le nombre n’est pas connu ont agi à travers une motion de censure votée jeudi 24 novembre, à l’issue d’une plénière délocalisée.
L’examen et vote de la motion de censure contre le gouvernement provincial s’est déroulé en dehors de l’hémicycle et en l’absence du gouverneur de province pour fournir ses moyens de défense.
Ce groupe des députés a ainsi agi dans un contexte de double crise au sein de l’assemblée provinciale.
En effet, d’une part les députés provinciaux sont divisés sur la question de destituer le gouverneur. Certains soutiennent Theo Ngwabije, d’autres veulent sa démission.
D’autre part, les élus sont également divisés sur la question de déchoir des membres du bureau de l’assemblée provinciale de leurs fonctions. Un camp a émis une pétition contre le président et le questeur, un autre camp, soutenant ces derniers a émis, pour sa part, une pétition contre le rapporteur et le vice-président.
Cette crise au sein de la représentation provinciale est à la base des manifestations des jeunes depuis quelques jours devant l’hémicycle. Ce qui a poussé un groupe des députés, dont le nombre n’est pas connu, à se réunir en dehors du siège de l’assemblée pour voter la destitution du gouverneur de la province.
« Le gouvernement Ngwabije 2 est réputé démissionnaire. Ce gouvernement a 48 heures pour remettre sa démission. Le gouverneur sera d’un moment à l’autre notifié, faute de quoi la démission sera constatée d’office. Les membres du bureau sous pétitions ont été tous entendus par le bureau d’âge », a déclaré le rapporteur du bureau, Jack Amani Kamanda, un des députés ayant voté contre le gouverneur.
Mais, cette décision est rejetée par le gouvernement provincial qui parle d’un acte de rébellion.
Son porte-parole, Jérémie Basimane parle « d’un théâtre qui n’a aucun effet politique ni même juridique ».
Pour lui, cette destitution n’a aucun fondement légal :
« Aucune disposition légale ne prévoit la déchéance d’un gouverneur dans un restaurant comme ça été le cas. Et d’ailleurs le groupe de députés qui s’était réuni n’a pas dépassé dix personnes. Tout s’est fait la nuit dans la clandestinité. Nous sommes là et nous ne démissionnerons pas ».
La même situation avait déjà opposé les deux institutions provinciales l’année dernière à la même période. Le gouvernement provincial de Theo Ngwabije avait été rétabli sur décision de la justice, plusieurs mois après.