Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a appelé, jeudi 3 novembre, les Congolais à se mobiliser contre "l’agression rwandaise via le M23", dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Il a lancé cet appel dans un message sur les antennes de la RTNC. « Nous devons ensemble avoir conscience que nul autre que nous-mêmes ne viendra sauver notre nation et que cela exige de chacun de nous une mobilisation tous azimuts. Ne doutons jamais, qu’ensemble réfléchis et engagés nous puissions changer le monde », a recommandé Félix Tshisekedi. Le chef de l’Etat a réitéré son engagement constitutionnel de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême.
Des milliers de déplacés internes
Il a regretté que la guerre d’agression a provoqué des déplacements de plus de 200 000 personnes, occasionnant ainsi un drame humanitaire dans le Nord-Kivu :
« Nos agresseurs occupent certaines localités dans le territoire de Rutshuru, occasionnant ainsi un drame humanitaire avec plus de 200 000 compatriotes forcés de fuir les affres terroristes dans les zones de combats. Ils se retrouvent en dehors de chez eux sans logis, sans nourriture et sans soins. Des instructions précises ont été données au Gouvernement pour leur rassemblement et prise en charge ». Felix Tshisekedi a profité de cette occasion pour appeler à un élan général de solidarité pour alléger le fardeau de ces milliers de personnes déplacées.
Appel au patriotisme et sacrifice
Pour faire face à cette guerre d’agression, le président de la République a invité les congolais engagés dans les FARDC et la police nationale au sens de patriotisme. Il leur a aussi recommandé de bien de protéger l’intégrité territoriale et d’assurer la sécurité des congolaises et congolais contre toute agression ou attaque d’où qu’elle vienne. « La guerre qui nous est imposée par nos voisins exige de chacun de nous des sacrifices. C’est le moment de taire nos divergences politiques pour défendre tous rassemblés, notre mère patrie. Notre histoire et notre marche commune ont, sans cesse, démontré que loin de s’effondrer, notre Nation et son peuple ont toujours relevé ce genre de défis et nous en sommes toujours sortis victorieux », a poursuivi Felix Tshisekedi. A l’occasion, il a instruit le xhef d’Etat-Major général des FARDC d’accélérer la mise en place des centres de recrutement à travers les 26 provinces du pays.
Pour lui, au de-là de tout clivage politique, idéologique, religieux et tribal, la défense de la mère-patrie est le seul objectif qui doit unir les congolais en ce moment. Le chef de l’Etat estime qu’à l’heure actuelle, le pays a besoin de l’engagement de toutes ses filles et de tous ses fils. Il a dit non aux propos xénophobes et discours haineux. Felix Tshisekedi est persuadé que "cette guerre d’agression, n’est qu’une épreuve de plus pour les Congolais à surmonter afin de raffermir davantage leur unité".
Option diplomatique mise à rude épreuve
Dans son message, le chef de l’Etat a rappelé les démarches diplomatiques de la RDC pour ramener la paix dans sa partie Est. Il a entamé ce processus dès le 20 juin dernier en prenant part aux travaux du 3ème Conclave des chefs d’Etat membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) à Nairobi au Kenya.
Cette rencontre avait comme agenda l’examen de la situation sécuritaire dans l’Est de de la RDC. A l’issue de ce forum, les dirigeants des pays membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) sont tombés d'accord sur le déploiement d'une force régionale pour « imposer » la paix dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).Félix Tshisekedi dit avoir accepté de rencontrer, le 6 juillet 2022, son homologue rwandais, à Luanda, sous l’égide du Président João Lourenço, sous couvert de la Conférence internationale des régions des Grands Lacs africains.
Au mois d’octobre dernier, il a rencontré à nouveau le président Paul Kagame autour du Président Français Emmanuel Macron, et à l’initiative de ce dernier en marge de l’Assemblée Générale de Nations-Unies à New-York. Ici également, pour l’essentiel, il a été acté le principe d’un cessez-le-feu immédiat et du retrait sans condition du M23 des positions qu’il occupe. Le président congolais regrette que toutes ces rencontres n’aient pas produit de résultats escomptés. « Comme vous pouvez le constater, malgré notre investissement et les efforts fournis dans cette optique, la paix et la sécurité ne sont pas au rendez-vous », a-t-il ajouté.
Felix Tshisekedi a par ailleurs lancé une mise en garde contre "les traitres et autres brebis galeuses qui servent les intérêts de l’ennemi". Il prévient que cette catégorie de personnes seront exposées à la rigueur de la loi.
|Vous pouvez lire le discours du chef de l'Etat en intégralité cliquant ici