Revue de presse kinoise du 28 juillet 2022.
Les violences contre les sites et personnel de la MONUSCO à Goma et Butembo alimentent encore les journaux parus ce jeudi à Kinshasa.
A ce sujet, le journal l’Avenir titre en manchette : « Violences à Goma et Butembo, La CENCO renvoie dos-à-dos Gouvernement et Monusco ». Ce quotidien estime que le gouvernement de la République Démocratique du Congo et la MONUSCO ont montré leurs limites dans leur mission de sécuriser les populations exposées aux attaques des groupes armés dans la partie Est du pays.
Reconnaissant le droit de manifester inhérent à tout citoyen par les Instruments internationaux et la Constitution de la RD Congo, ces prélats, repris dans les colonnes de ce tabloïd, condamnent le recours à la violence ou aux pillages qui, selon eux, constitue un acte qui ne peut qu’amplifier et pérenniser le mal et la souffrance des populations. Pour l’Avenir, la CENCO encourage l’Etat congolais et la MONUSCO à diligenter une enquête conjointe, afin que les conditions dans lesquelles les scènes de violence et des pillages se sont exercées soient mises en lumière et que leurs auteurs soient traduits en justice. Cette structure catholique, précise ce quotidien, recommande aux hommes politiques et aux leaders communautaires de s’abstenir de tout discours susceptible d’entraîner la haine et la violence, surtout pendant cette période préélectorale.
Dans le même chapitre, Forum des AS pense que le Gouvernement est appelé à anticiper l’après-MONUSCO. Ce quotidien rapporte que peu importe ce que pourrait être, la pertinence des raisons avancées pour réclamer le départ de la mission onusienne, rien ne justifie cependant, l’usage de la violence qui accompagne cette requête populaire. Evidemment, souligne ce tabloïd, les Congolais n’ont pas tous une même lecture de la présence depuis 1999, de la MONUSCO sur leur territoire.
A l’évidence, les populations de l’Est, du Nord-est de la RD Congo, considérés non sans raison comme le ventre mou du pays, ne perçoivent pas de la même manière, cette présence des Casques bleus, comme leurs compatriotes du Centre, du Sud ou de l'Ouest, note ce journal. Cependant, après qu’on a dénoncé ou déploré tout cela, une évidence s’invite au débat, poursuit Forum des As. La vérité est qu’au-delà de sa mission première de lutter pour la stabilité au Congo, la MONUSCO est également considéré comme un service logistique pour le pays, reconnait ce quotidien. Le dire en ces termes, ce n’est rien dire à la fois, tant tous les dirigeants du pays le savent. Y compris les populations. Particulièrement celles de l’Est et du Nord-est où la présence de la Mission onusienne motive les violentes manifs populaires de ces derniers jours. Secret de polichinelle, fait savoir ce tabloïd, dans un pays-continent comme la RDC, il existe des coins du territoire que seuls les moyens de transport onusiens peuvent facilement atteindre.
Dans son communiqué du mercredi 27 juillet, signale La Prospérité, la CENCO appelle la population congolaise à exercer, dans tous les cas, son droit de manifester pacifiquement conformément aux lois de la République. La Prospérité rappelle des manifestations populaires organisées depuis le début de la semaine pour réclamer le départ immédiat de la mission onusienne D’ores et déjà, indique ce journal, des mesures fortes du Gouvernement sont annoncées contre les fauteurs de troubles. Cité par ce quotidien, Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, appelle au calme et à la non-violence envers la MONUSCO. Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, Khassim Diagne a, lui aussi, déploré le recours à la violence contre la base de la Mission onusienne à Goma, et ce avant d’appeler la population à ne pas céder à l’intoxication, note ce tabloïd. Il a réitéré cependant la volonté de la MONUSCO à étoffer les efforts de maintien de la paix en RDC, précisément dans l’Est du pays, ajoute La Prospérité.
Pour boucler, le journal The Post qui revient sur ces scènes de violences cite un diplomate en retraite qui alerte et désapprouve les attaques contre les installations de la mission onusienne à Goma et des menaces contre le personnel onusien. Ce diplomate, rapporte cet hebdomadaire, redoute que la population puisse jouer le jeu des agresseurs pour déstabiliser la région. Il a également pointé le doigt accusateur aux Congolais qui tirent les ficelles et financent, en complicité avec les agresseurs, les désordres comme ceux vécus pendant deux jours à Goma, Butembo et Uvira dans l’est du pays.