Revue de presse du mercredi 13 juillet 2022
Le processus de négociations entre le Rwanda et la RDC sous médiation de l’Angola et l’élection d’un petit-fils du Marechal Mobutu comme gouverneur du Nord-Ubangi sont largement commentés par les journaux parus mercredi 13 juillet à Kinshasa.
« Annoncée pour ce mardi 12 juillet 2022 à Luanda, capitale de la République d’Angola, la première réunion de la Commission mixte RDC-Rwanda est renvoyée à la dernière semaine du mois de juillet. La raison du report est en lien avec le deuil national décrété en Angola à la suite du décès, le 8 juillet dernier, de l'ancien chef d'Etat Eduardo dos Santos », rapporte Le Potentiel.
Mais, La République ne croit pas à cette version officielle, se demandant si le décès de l’ancien président angolais n’aura pas servi d’opportunité « providentielle » pour enfouir la vraie raison de ce rendez-vous manqué.
« Il est une évidence, en effet, que les déclarations post tripartite de Luanda ne présageaient nullement une conjonction de vues ou d’intérêts entre les principaux protagonistes. Au lieu d’émettre des signaux de réconciliation, les acteurs rwandais avaient multiplié des déclarations qui vidaient la rencontre de Luanda de toute sa substance. Non seulement ils se sont ravisés pour méconnaître tout lien avec la pseudo-rébellion de M23, ils remettaient également en cause les déclarations rassurantes du président angolais João Lourenço », rappelle le journal.
Bien plus, poursuit le tabloïd, pour tenter de faire croire à son innocence, Kigali avait relancé les hostilités sur le champ de guerre qui se poursuivent jusqu’à ce jour. Sans oublier que les officiels rwandais ont entrepris d’élargi le champ, en brandissant le soutien de l’Ouganda en faveur du M23.
Entre-temps, Claudel Lubaya veut connaître la vérité sur les engagements pris entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 en 2019 à Kigali au Rwanda», signale le quotidien Le Journal.
A cette occasion, rappelle le tabloïd, une feuille de route avait été signée, pour la partie congolaise, par Delphin Kahimbi ainsi que par le « bishop » Jean-Marie Runiga et, côté rwandais, par le colonel Anaclet Kalibata, alors directeur général du renseignement extérieur.
« Sur la guerre dans l’Est, Kinshasa doit, en interne, sortir du populisme et du confusionnisme et user de la transparence en disant la vérité au peuple sur ses engagements de 2019 avec M23 à Kigali. Notre stratégie de reconquête des territoires occupés par M23 bat de l’aile », a fait savoir l’élu de Kananga.
« Mobutu plus fort que Kengo et Seti »
La presse s’intéresse aussi ce mercredi à l’élection du gouverneur du Nord-Ubangi. « C’est l’un des petits-fils de l’ancien président Mobutu Sese Seko qui l’a emporté, en la personne de Mobutu Ndimba Malo. Et ce, devant deux enfants des anciens dignitaires de la 2ème République, notamment Seti Yale Kete (0 voix) et Kengo wa Dondo Marie-Claire (3 voix) », rapporte L’Avenir.
Les résultats de ce scrutin montrent que, renchérit EchoNews, la hiérarchie zaïroise a été respectée. « Parmi les six candidats au poste de gouverneur de la province du Nord-Ubangui, trois se détachaient nettement. Non par leurs hauts faits politiques ou par des réalisations sociales notables; ils sortaient du lot par leur pedigree. Tous trois portent les noms prestigieux de leurs ascendants, dont Léon Kengo wa Dondo et Seti Yale, piliers incontestables du régime du Maréchal Mobutu au cours des trois décennies du pouvoir sans partage du natif de Lisala », note le journal.
Inconnus du grand public, poursuit le tabloïd, ils évoluaient néanmoins dans les ombres troubles du pouvoir par les relations et les réseaux tissés par leurs géniteurs qui inspirent encore du respect dans certains milieux post-mobutistes.